Les représentants des syndicats autonomes membres de l'intersyndicale ont tenu, hier, une réunion de préparation de la grève de trois jours à partir de demain. Les syndicalistes examinent également les moyens de réunir les conditions optimales pour la réussite du rassemblement national prévu demain devant l'APN pour dénoncer le projet de loi de finances adopté mardi dernier à l'APN et le nouveau code du travail que le gouvernement s'attelle à mettre en place. Les syndicats dénoncent «le silence méprisant» du gouvernement qui s'obstine, selon eux, à faire aboutir le projet de loi de finances controversé et tient à son projet de réforme des retraites «malgré le mouvement de protestation qui exprime le rejet de ces changements par toute la société». Les membres de l'intersyndicale constatent «la fermeture de toutes les voies du dialogue, ce qui trahit l'absence de volonté politique à débattre des projets qui concernent l'avenir des travailleurs et de toute la société». L'intersyndicale est concentrée actuellement sur la préparation du rassemblement devant l'APN. «Nous ne voulons pas être surpris par les mesures draconniennes d'empêchement de toute activité syndicales sur la voie publique, c'est pourquoi nous avons préparé une série d'actions, pour nous exprimer dans le cas où la police viendrait à empêcher le rassemblement prévu le 27 novembre devant l'APN», explique Meziane Meriane, coordonnateur national du Syndicat national autonome des professeurs du secondaire et du technique (Snapest). Les représentants de l'intersyndicale ont évalué la première série de trois jours de grève tenue la semaine dernière et se sont «félicité» de l'adhésion des nombreux travailleurs au mot d'ordre de grève. «C'est d'ailleurs avec sérénité et confiance que la suite du mouvement de protestation sera entamée le 27, qui marquera le lancement des trois jours de débrayage prévus», estiment les représentants des syndicats. «Il est clair que le gouvernement refuse le débat. Pour nous, c'est le manque d'arguments pour affronter les propositions des syndicats et pour répondre aux questions des représentants du peuple qui motive la fuite en avant de l'équipe de l'Exécutif», affirme M. Meriane. Pour rappel, une grève renouvelable est enclenchée depuis le 21 novembre à raison de trois jours de débrayage par semaine. Treize syndicats essentiellement des secteurs de la Fonction publique rejoints par le syndicat autonome de Sonelgaz manifestent leur rejet des clauses portant des mesures d'austérité dans le projet de loi de finances 2017. L'action de protestation qui se poursuivra demain vise également à dénoncer le projet de refonte du système de retraite. C'est à l'issue de la dernière tripartite (tenue en juin dernier) que le gouvernement a annoncé le projet d'amendement du code du travail, portant essentiellement l'abandon de la retraite anticipée et la généralisation du CDD. Les syndicats autonomes ont organisé des rassemblements et sit-in régionaux pour dénoncer ces mesures «dictées par le patronat» et applaudies par l'UGTA.