L'intersyndicale autonome renouera avec la protestation demain, trois jours durant (les 21, 22 et 23 novembre), afin de faire aboutir sa plateforme de revendications en trois points : l'abandon du projet de loi prévoyant l'annulation de la retraite proportionnelle, le code du travail et le pouvoir d'achat. Hier, les syndicats autonomes ont, lors d'une rencontre avec la presse au siège de l'Unpef, réitéré leur mot d'ordre de grève et mis au point les derniers préparatifs de cette protestation qui prévoit aussi des sit-in dans les wilayas le 21 novembre, d'autres régionaux le 23 novembre et un sit-in national le 27 novembre devant l'APN (Alger). il a été ainsi décidé pour les sit-in prévus au niveau des wilayas et des régions d'accorder l'autonomie aux conseils syndicaux des wilayas afin de les préparer techniquement. "Les conseils de wilaya ont toute latitude d'organiser techniquement ces rassemblements", nous a indiqué une source au sein de l'intersyndicale. "Pour ce faire, les syndicats au niveau des wilayas ont tenu leurs réunions aujourd'hui même (samedi, ndlr)", a expliqué le SG du Satef, Boualem Amoura, précisant qu'une cellule a été installée pour élaborer les slogans à porter sur les banderoles et qui doivent être orientés sur les trois revendications de l'intersyndicale, et ce, "pour éviter des dérapages". La rencontre de l'intersyndicale, hier, a permis de faire un constat de "statu quo", à travers la réaction du gouvernement, d'il y a une semaine, a indiqué le SG du Satef. Ce dernier fait remarquer que "malheureusement, le gouvernement continue dans son mépris des syndicats autonomes". En revanche, dit-il, "nous avons été reçus par les groupes parlementaires de l'opposition à l'APN, alors que les autres groupes des partis de la majorité ont refusé de nous recevoir", ajoutant que "non seulement le gouvernement refuse de nous recevoir et de dialoguer avec nous, mais les partis de la majorité aussi nous méprisent". À ces derniers, la réponse de l'intersyndicale est sans appel : "Nous sommes en train de défendre le caractère social de l'Algérie, comme inscrit dans la déclaration du 1er Novembre 1954, alors que le gouvernement actuel est en train de se détourner de ces valeurs." Le président du Snapest, Meziane Mériane, a considéré que ce projet de loi est "une remise en cause d'un acquis social". À partir du moment où la retraite est à 80%, Mériane se demande "pourquoi le gouvernement n'encourage pas ceux qui veulent rester au-delà de 32 ans de service, en changeant le coefficient de calcul de la retraite, à travers une bonification qui va les encourager à continuer de travailler ?" En réponse à l'accusation de "prendre les élèves en otage" dont l'intersyndicale est accablée, Meziane Mériane estime que "si les élèves sont pris en otage, c'est le fait du gouvernement. La grève n'est qu'une conséquence d'un conflit social. Et la meilleure solution à un conflit social est de s'attaquer aux causes pour éviter les conséquences. Et si on part de ce postulat, le gouvernement est celui qui a pris en otage les élèves, et non pas les syndicalistes". AMAR RAFA