Les ex-travailleurs de l'ETUSA (Régie de transport d'Alger), en grève de la faim depuis le 28 octobre 2006, devront arrêter leur mouvement probablement aujourd'hui. En effet, la direction générale de l'ETUSA, partie incriminée, semble revenir à de meilleurs sentiments, « en décidant de réhabiliter les travailleurs dans leurs droits », selon une source syndicale. En effet, une séance de travail regroupant le premier responsable de l'entreprise et le secrétaire général de la Fédération des transports qui a tenu à défendre en personne la cause de ces travailleurs, en l'occurrence M. Hamichi, s'est tenue hier en fin d'après-midi au siège de l'entreprise publique. L'ordre du jour de cette séance « urgente » était justement de parvenir à un accord devant déboucher sur une « issue heureuse » du conflit. Le proche collaborateur de Madjid Sidi Saïd, élu à la tête de la fédération le 8 octobre dernier, n'a pas caché son optimisme quant à une « issue heureuse » de ce triste événement. « C'est l'une de nos préoccupations majeures. Nos contacts avec la direction générale de l'ETUSA ont été fructueuses, puisque celle-ci se dit disposée à régler définitivement le problème », nous a indiqué M. Hamichi. Victimes d'un « licenciement économique », comme il leur a été notifié en septembre 1998, une trentaine de travailleurs de cette entreprise, toutes catégories professionnelles confondues, ont décidé d'entamer une grève de la faim devant le siège de la centrale syndicale à Alger. Ces protestataires, dont El Watan s'est fait déjà l'écho (lire notre édition du 29 octobre 2006), réclament leur réintégration à leur poste ainsi que leurs indemnités qu'ils n'ont pas perçues, rappellent-ils, depuis 1998. Tout a commencé par une compression « irréfléchie » des effectifs au sein de l'Etusa qui avait concerné au total 302 travailleurs. Si 144 parmi eux, selon leurs témoignages, ont pu être admis à la CNAC, d'autres réintégrés à leurs postes, 36 cas se trouvent aujourd'hui ni réintégrés ni indemnisés et leurs dossiers rejetés par la Caisse nationale de chômage. L'un des travailleurs évoque 32 cas qui ont été repêchés par l'entreprise dans des conditions vagues. Alors que 11 concernés par ce licenciement qui ont pu avoir gain de cause au niveau de la justice n'ont pu être réintégrés à ce jour à leur poste. C'est le cas d'ailleurs de l'ex-directeur de l'unité 2 d'Alger, Hassène Assam, que la justice avait réhabilité par un jugement définitif le 20 septembre 1999 (jugement rendu par le tribunal de Sidi M'hamed portant numéro 4174).