Les travailleurs licenciés revendiquent leur réintégration aux postes qu'ils occupaient auparavant au sein de l'Etusa et réclament même des indemnités. Victimes d'un « licenciement abusif » en septembre 1998, 269 ex-travailleurs de l'entreprise des transports urbains et suburbain d'Alger (Etusa) ont décidé de revenir à la charge en organisant, hier, une journée de protestation au siège de l'UGTA, à Alger. Ils revendiquent leur réintégration aux postes qu'ils occupaient auparavant dans cette entreprise et réclament même des indemnités. Faisant partie de ce lot des travailleurs « compressés », l'ex-directeur de l'unité d'Alger, M. Assab, ne compte pas baisser les bras et envisage de tout faire pour que ses « droits » lui soient rendus. « Je ne vais pas céder jusqu'à ma mort », dit-il, regrettant « la sourde oreille » que leur ont réservée jusque-là les pouvoirs publics quant à leurs doléances. M. Assab réfute le motif qui a été retenu contre lui pour son limogeage, celui d'avoir été, selon lui, « le meneur » de la grève de 1998. « Il n'y avait pas de meneur de grève, celle-ci a été déclenchée spontanément par les 700 ouvriers de l'ETUSA », insiste-t-il. Les travailleurs de l'Etusa avaient, pour rappel, organisé 22 jours de grève entre les mois de mars et avril 1998 pour protester contre le limogeage de l'ex-directeur général de l'Etusa, M. Ziani. Totalisant pour certains d'entres eux 10 à 30 ans de service, ces travailleurs vivent aujourd'hui dans des conditions alarmantes. Au point où, témoignent certains, quatre d'entre eux se sont donné la mort à cause des « pressions » sociales. « Aujourd'hui, on n'arrive ni à avoir notre gain de la Caisse nationale des allocations chômage (CNAC) ni au niveau de l'entreprise », dit un ex-agent de l'Etusa. Ce dernier regrette la non-application de la loi 90-11, dans son article 69 et la convention collective de l'entreprise, article 57, qui prévoit la réintégration des travailleurs compressés. « Aujourd'hui, on s'aperçoit que l'entreprise a recruté plus de 400 agents dans différentes catégories sans faire appel à nous », dénonce-t-il. Pis, selon notre interlocuteur, « même les travailleurs qui ont eu gain de cause au niveau de la justice n'ont pas été réintégrés malgré les décisions de justice décidées en leur faveur ». C'est l'exemple de cette ex-cadre de cette entreprise, rencontrée, hier, devant le siège de l'UGTA, qui dit avoir fait l'objet d'une injustice. « J'étais en congé de maternité quand on m'a licenciée et malgré la mise en demeure et deux décisions de justice, rien n'a été pris en compte », dit-elle. Cette dernière dénonce la non-application des décisions de justice. Pour un autre ex-employé de l'Etusa, l'inspection de travail avait remis un procès-verbal de réconciliation non-conforme à la réglementation en vigueur. « C'est pourquoi, selon lui, la justice les a déboutés dans leur affaire. En définitive, ces ex-travailleurs de l'Etusa demandent aussi la réintégration de leur ex-directeur général dans son poste. »