Hanane Bourai, alias Junon Lys, a publié aux éditions algériennes Apic son deuxième roman intitulé Aussi loin iras-tu. Dans un style des plus déroutants, cette jeune femme de 28 ans livre aux lecteurs une histoire en quête. Vous venez d'éditer votre deuxième roman avec un titre assez intrigant, signé par un pseudonyme... Le choix du titre est elié au contexte de l'histoire. Il résume la quête du personnage principal qui est littéralement : Où tu iras, ton destin te suivra. Quant au pseudonyme, je l'ai choisi pour rester anonyme au début mais j'ai fini par dévoiler mon vrai nom. Ceci fait, j'ai gardé mon surnom, étant une grande admiratrice des mythologies anciennes. Par ailleurs, je tiens à préciser que mon véritable nom est Hanane Bourai. J'ai 27 ans. Je suis originaire de Boudjima, un petit village de Tizi Ouzou. Je suis enseignante d'anglais dans un lycée à Tigzirt. Ma carrière d'écrivain a commencé en 2014 avec mon premier roman, L'arbre infortuné, paru chez El Amel éditions à Tizi Ouzou. Comment en êtes-vous venue dans l'univers de l'écriture ? Je suis entrée dans l'univers de l'écriture via mon premier roman, L'arbre infortuné, publié aux éditions El Amel en 2014. Je dirais, sans prétention aucune, que ce premier livre est à essence autobiographique. Ce roman était un peu comme une thérapie, car j'ai toujours aimé m'exprimer sur du papier. Quand mon écrit commençait à prendre forme, j'ai décidé de l'éditer et de le partager avec des gens qui prendront, je l'espère, du plaisir à le lire.
Vous revenez sur la douloureuse histoire de Brenda, cette Franco-Algérienne qui revient dans son pays natal pour mieux connaître ses racines... Le personnage de Brenda ressemble à la plupart des jeunes qu'on voit de nos jours, ici ou ailleurs, qui sont victimes du fameux conflit de générations et de cultures. Comme eux, Brenda est tourmentée par les gens qui l'entourent, ayant une mentalité différente de la sienne. Elle est entre deux mondes : celui de la modernité et celui des traditions. Notons que quelques années auparavant, son père vivait la même situation, hésitant entre les traditions familiales et les mondanités occidentales. Ce personnage est tourmenté par les insinuations et les révélations faites... Le roman est une suite logique du premier que j'avais écrit en 2014. Ce qui m'a amené à écrire dans deux dimensions : celle de dénouer les intrigues dans la vie de la mère pour mieux comprendre l'histoire de sa fille. Le lecteur va de l'histoire de l'une au quotidien de l'autre pour enfin atterrir au point d'arrivée qui est leur rencontre. Cette histoire se caractérise par un va- et-vient entre le présent et le passé, donnant naissance ainsi à deux narrations, celles de la fille et de la mère... Ce style est déroutant quelquefois, mais si le lecteur se concentre et suit logiquement les événements, il finira par trouver l'autre bout du fil. Quels sont les écrivains qui vous inspirent ? Je dirais que je m'inspire de plusieurs, mais mes écrivains de prédilection restent Amin Mâalouf, Mouloud Feraoun, Yasmina Khadra, Tahar Ben Djelloun et Assia Djebar.
Avez-vous d'autres projets d'écriture en cours ? Je compte écrire un troisième roman qui n'a rien à voir avec les deux précédents sauf peut-être pour le «tu». Je vais y consacrer une petite place pour la poésie. Ce ne sera pas une suite de Aussi loin iras-tu, comme le souhaitent certains lecteurs hélas.