Chargé essentiellement d'organiser le marché des céréales, d'assurer les stocks stratégiques de blé et d'approvisionner le marché en ce produit consommé en grande quantité par les Algériens, l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) va désormais élargir son champ d'intervention dans le secteur agricole en se lançant, prochainement, dans la production de blé. «L'OAIC va investir, pour la première fois, dans la production locale afin de participer à la stratégie nationale de réduction des importations», a annoncé, hier à l'APS, le directeur général de l'Office, Mohamed Belabdi. Pour ce faire, «d'importants investissements seront consacrés à des projets de culture de blé dur», pour lesquels des demandes d'acquisition de terres à Tébessa et Laghouat ont été introduites auprès des autorités concernées, «et nous comptons en faire autant à Adrar et Ghardaïa», a ajouté M. Belabdi. Et d'expliquer que «le choix de ces zones n'est pas fortuit, car l'OAIC table sur la ressource hydrique de la nappe albienne dans ces régions pour assurer une irrigation complète des parcelles et garantir ainsi la qualité du produit». Dans la même optique, l'Office a confié au Bureau national des études de développement rural (Bneder), la réalisation des études de forage sur des parcelles qui totalisent 1000 hectares dans la wilaya de Tébessa, a ajouté le même responsable. L'OAIC était jusque-là un organisme importateur commercial, stockeur de céréales et accompagnateur des céréaliculteurs, a-t-il rappelé. «Désormais, nous allons aussi nous impliquer directement dans la production nationale, avec comme objectif d'augmenter la production nationale de céréales et d'arrêter les importations de blé dur en particulier», a-t-il soutenu. Selon M. Belabdi, la priorité sera donnée à la production du blé dur au regard des potentialités existantes sur lesquelles le gouvernement mise pour atteindre l'autosuffisance d'ici 2020. Les pouvoirs publics ont récemment affecté à l'OAIC une trentaine de fermes-pilotes spécialisées dans la production de semences de céréales dans le nord du pays, pour ainsi permettre à cet opérateur public de produire lui-même ses semences. Il convient de noter que la facture des importations algériennes de céréales (blés, maïs et orge) ne cesse d'augmenter depuis plusieurs années. Cependant, à la faveur de la baisse des prix constatée ces derniers mois sur les marchés internationaux, le coût a reculé à 2,05 milliards de dollars, entre janvier et fin septembre 2016, contre 2,56 milliards de dollars à la même période de 2015, soit une baisse de 19,9%. Le Centre national de l'informatique et des statistiques (CNIS) des Douanes précise, toutefois, que les quantités importées ont légèrement augmenté à 10,01 millions de tonnes, contre 9,93 millions de tonnes, en hausse de 0,84% entre les deux périodes de comparaison. Estimés à environ 10 millions de tonnes par an, les besoins de l'Algérie en céréales ne sont satisfaits qu'à hauteur de 50%, voire de 30% par la production locale. Celle-ci a été, lors de la saison 2015/2016, d'à peine 3,3 millions de tonnes, contre 4 millions de tonnes l'année précédente.