Rencontres-débats, expositions, performances et spectacles musicaux, se sont tenus dans la nuit de jeudi à vendredi dans plusieurs espaces culturels de la capitale dans le cadre de la manifestation «La nuit des idées», favorisant la rencontre entre le public et les artistes, créateurs et philosophes. Le thème «Un monde commun», fil rouge de cette manifestation, s'est décliné à la Cinémathèque d'Alger par une exposition du photographe Nassim Rouchiche, intitulée «ça va waka» (ça va aller), une collection de scènes de vie taillée dans le quotidien de migrants subsahariens vivant à Alger et caressant le rêve de rejoindre le vieux continent. L'objectif du photographe a tenté de traduire par l'image et sans artifices l'état d'esprit de ces jeunes pris entre un retour impossible à une vie chez eux et une promesse outre-mer qui s'éloigne de plus en plus, et se contentant de petits boulots dans un immeuble algérois dont ils occupent le sous sol. Le public présent à la Cinémathèque a également assisté à la projection du film Héros sans visage, de la réalisatrice péruvienne Mary Jimenez, à l'initiative de l'espace culturel «Les ateliers sauvages». Le Café littéraire Le sous-marin a, lui aussi, abrité une partie du programme de «La nuit des idées», en organisant un spectacle de rap et de slam animé par les membres de l'association SOS Culture, dont l'artiste urbain Sneak, qui a réalisé, sous les yeux du public, une fresque de calligraphies. Au milieu des œuvres de l'artiste pop art El Moustach, l'espace a également accueilli une rencontre sur la sécularisation, animée par le journaliste spécialiste des questions religieuses Saïd Djabelkheir, le philosophe Smaïl Mehnana, l'écrivain Rachid Mzara et le journaliste Nassim Brahimi. Autour de ce thème, les intervenants ont mis en avant le rôle des hommes de culture et des universitaires dans le combat contre «l'extrémisme et l'islam politique dans les sociétés arabes» afin d'asseoir des relations sociales et économiques, ainsi qu'un espace public, régis de manière «rationnelle». Le monde commun a également été discuté avec l'écrivain Amine Zaoui, qui a animé dans la soirée une rencontre à l'Institut français d'Alger (IFA) sur «Le vivre-ensemble». L'IFA a également proposé à son public de la musique diwan avec «Zaki Project». Coordonnées à travers le monde par le réseau des instituts français, «La nuit des idées» s'est tenue cette année simultanément dans une quarantaine de villes pour proposer au public de rencontrer des artistes, chercheurs, philosophes et créateurs. Outre l'Algérie, la France, l'Espagne, le Soudan, l'Afrique du Sud, le Maroc, l'Argentine, le Brésil, les Etats-Unis, la Corée du Sud, l'Inde ou encore l'Australie, ont organisé au même moment «La nuit des idées» dans sa 2e édition.