Le projet de la révision constitutionnelle n'a pas été abandonné et l'état de santé du président de la République n'est pas à l'origine du report du référendum sur la question. C'est ce qu'a déclaré le secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia, lors d'une conférence de presse animée à l'issue du 6e sommet de l'Alliance présidentielle, tenu avant-hier à Alger. « Je peux vous dire que le chef de l'Etat se porte bien », a-t-il affirmé. Selon le responsable du RND, les Algériens ont pu voir et approcher le président Bouteflika à l'occasion de la prière de l'Aïd El Fitr et de la célébration de l'anniversaire du déclenchement de la Révolution, le 1er novembre. « Des milliers d'Algériens ont constaté par eux-mêmes que le chef de l'Etat est en bonne santé », a-t-il ajouté. L'annonce du report du référendum sur la révision constitutionnelle a, rappelons-le, remis en avant les doutes concernant l'incapacité physique du chef de l'Etat à assumer sa mission à la tête de la Présidence. La réponse de l'ex-chef de gouvernement est-elle en mesure de dissiper ces doutes qui se font de plus en plus nombreux ces derniers jours ? En tout cas, le report du référendum en question, prévu initialement pour la fin de l'année en cours, a estimé Ahmed Ouyahia, ne mérite pas « un tapage ». Le responsable du RND, qui assume actuellement la présidence de l'Alliance présidentielle, va jusqu'à assurer que le président Bouteflika n'a pas renoncé à son projet de revoir la loi fondamentale du pays. « Jusqu'à aujourd'hui, nous n'avons pas entendu le président de la République dire que ce projet est abandonné. Je ne fais pas dans la surenchère », a-t-il martelé, précisant que seul le premier magistrat du pays est habilité à annoncer la date de la consultation populaire sur la révision de la Constitution. La date de la tenue du référendum, avait indiqué le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, à l'ouverture de la rencontre des partis de l'Alliance présidentielle, « pourrait être fixée durant le mandat du RND à la tête de la coalition », soit dans les trois prochains mois. L'ajournement de la date de l'organisation dudit référendum, a précisé encore Ahmed Ouyahia, est dû à l'importance de ce texte (Constitution). « L'élaboration du nouveau texte de la Constitution mérite encore quelques semaines supplémentaires. Il n'y a pas de quoi fouetter un chat », a-t-il lancé. A la question de savoir si son parti acceptera une constitution consacrant un régime présidentiel en Algérie, le conférencier a renchéri : « J'ai écouté attentivement le discours du président de la République prononcé le 4 juillet 2006, il a dit qu'il ne voulait ni d'un régime présidentiel ni d'un régime parlementaire. Il veut un régime qui règle les problèmes des Algériens. » Intervenant, hier sur les ondes de la Chaîne III de la radio nationale, le secrétaire général du RND est revenu également sur le sujet de la révision constitutionnelle en affirmant que les trois moutures du projet qui sont actuellement sur le bureau du président Bouteflika sont le résultat du travail de trois commissions ou d'éminentes personnalités. Une manière pour lui de dire qu'aucun parti politique n'a soumis une proposition à ce sujet au président de la République. Le RND, selon lui, ne demandera pas à être consulté sur le sujet, « car il ne s'agit pas d'une assemblée constituante à mettre en place, mais d'une révision d'une Constitution qui existe déjà ». Revenant sur les travaux de la rencontre de l'Alliance présidentielle, Ahmed Ouyahia a tracé les grandes lignes du programme trimestriel que la coalition tâchera de réaliser sous sa présidence. En dénonçant les actes terroristes qui ont endeuillé ces derniers jours plusieurs régions du pays, l'orateur a annoncé les priorités de l'Alliance. Les chefs des trois partis composant cette coalition, le FLN, le RND et le MSP, ont convenu de se rencontrer pour débattre des prochaines élections relatives au renouvellement partiel du Conseil de la nation et des questions d'actualité nationale, telles que la corruption et les maux sociaux. Les leaders des trois partis organiseront, selon lui, un sommet extraordinaire de l'Alliance pour examiner le projet du texte de la révision de la Constitution quand celui-ci verra le jour.