Les divergences entre les partis de l'alliance ont ressurgi quelques minutes à peine après la levée de la séance officielle. «J e témoigne que le président se porte bien. Plusieurs lectures sont faites autour du report de la date du référendum sur la révision de la Constitution. Les spéculations vont bon train. Certains pensent que cela est dû à un conflit dans les centres du pouvoir, d'autres avancent la maladie du président ou encore la recrudescence de la violence. Moi je dis que peut-être la mouture du texte fondamental n'est pas prête». C'est ce qu'a déclaré, samedi, M.Ahmed Ouyahia, le secrétaire général du Rassemblement national démocratique, lors d'une conférence de presse animée tard dans la soirée au siège du parti. Le président de l'Alliance stratégique a pris le soin de préciser, néanmoins, qu'il ne s'agissait là que d'une hypothèse: «Il n'y a pas lieu de faire un tapage. Je ne détiens pas de détails sur cette question, je ne fais qu'ajouter une hypothèse». Laquelle, laisse-t-il entendre, serait la plus plausible. «Il ne faut pas perdre de l'esprit que ce texte est d'une extrême importance. Peut-être qu'il a besoin de quelques jours ou même de quelques semaines pour être finalisé». Jusqu'à ce jour, a-t-il fait remarquer, «nous n'avons pas entendu le président de la République dire que ce projet est abandonné». Il ne s'agit pas là de «spéculations personnelles» encore moins «une tentative de l'Alliance de récupérer ce dossier», défend-il. Les divergences entres les trois partis de l'Alliance, couvées soigneusement le temps du sommet officiel tenu au siège du RND, ont ressurgi quelques minutes à peine après la levée de la séance. Interpellé sur la date du référendum qui interviendrait, selon M.Abdelaziz Belkhadem, secrétaire général du FLN, avec la présidence du RND de l'Alliance, autrement dit, dans les trois prochains mois, Ouyahia aura cette réponse: «Il appartient à une seule personne et une seule, en Algérie, de déterminer la date du référendum, c'est bien le président de la République.» M.Belkhadem semble prendre de court tout son monde, y compris ses partenaires de l'Alliance, son président en premier lieu, à l'annonce de la date «probable du référendum». Une sortie qui n'a pas été du goût de l'ex-chef de gouvernement. «Ce n'est pas dans les traditions de mon parti de faire dans la surenchère. La Constitution est claire, la révision de la Constitution est une prérogative du président, et non pas d'un parti politique», qu'il soit le RND ou encore le FLN. D'ailleurs, ce dossier a été relégué au dernier rang durant les discussions qui ont duré deux heures entre MM.Ahmed Ouyahia, Abdelaziz Belkhadem et Boudjerra Soltani pour des raisons, nous l'avons bien compris, liées aux convictions de chaque parti. Dans la déclaration finale, l'Alliance s'est contentée de réitérer la position déjà exprimée sous la présidence du MSP, le 3 juillet dernier, en affirmant que ce report est «normal». Ouyahia ne voit pas «l'utilité» pour le président de se concerter avec la classe politique sur le projet en question. «Il ne s'agit pas d'une Assemblée constituante à mettre en place. Si le texte fondamental est soumis aux partis politiques, chacun voudra une loi taillée sur mesure.» Or, souligne-t-il, «le texte est sacré et ne doit pas obéir aux calculs partisans, mais bien aux seuls intérêts suprêmes du peuple». La vision du RND s'aligne avec celle du président, quant au régime politique souhaité. «Nous défendons, comme l'a si bien souligné M.Bouteflika le 4 juillet, que ni le régime présidentiel ni le parlementaire ne sont préconisés pour l'Algérie», souligne le conférencier. Rebondissant sur la situation sécuritaire, il a estimé qu'«il faut continuer à lutter contre le terrorisme, ce qui n'est pas la signification d'une quelconque remise en cause de l'efficacité de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale». Le RND, comme le FLN et le MSP, mènera la course pour les sénatoriales, en cavalier seul. «Les partis de l'Alliance devront se réunir pour se concerter, mais chaque parti se battra seul sur la scène politique», a-t-il répondu. Ouyahia ne se fait pas trop d'illusions sur les chances de son parti, au vu des résultats des partielles. Aussi, son parti semble sérieusement revoir ses ambitions pour les législatives de 2007 en affirmant que, «ce qui est certain, c'est qu'on atteindra le seuil des 20 députés qui nous permettra de constituer un groupe parlementaire». Par ailleurs, samedi, les trois chefs de partis se sont félicités du bilan de l'Alliance et se sont engagés à préserver cette entité. Dans ce cadre, son président a annoncé que la commission de coordination sera chargée d'ouvrir le dossier de la corruption du mouvement associatif etc.