Lancés en mars 2014, pour un délai n'excédant pas les six mois, les travaux d'extension de la maternité de Sidi Mabrouk accusent désormais un retard de plus de deux années. Une nouvelle structure d'une capacité d'accueil de 60 lits devait y être érigée, pour rappel, à proximité des bâtiments abritant les services de l'EHS Mère-enfant. Une structure conçue initialement pour 64 lits et qui prend en charge actuellement, selon ses responsables, près de 150 patientes par jour. L'extension en cours ne peut donc que satisfaire le personnel de la maternité, qui fait face à une situation intenable. Quoi qu'il en soit, et en faisant fi de ce retard, dont nous avons fait mention dans de précédentes éditions, la manière avec laquelle les travaux sont menés prête à beaucoup de réserves. Ainsi, l'entreprise en charge du projet a dû abattre des dizaines de sapins, centenaires pour certains, pour dégager le site devant abriter les nouveaux bâtiments. Des dizaines d'arbres «sacrifiés» dans ce qui est considéré par les habitants comme «le poumon» de Sidi Mabrouk, puisqu'il constitue le seul espace vert qui reste dans ce quartier avalé par le béton. Un mal nécessaire puisqu'il s'agit d'un projet d'utilité publique. Mais là où le bât blesse, c'est de voir cette entreprise brûler les arbres abattus dans l'enceinte même de la maternité, dans un souci d'économie probablement. Et depuis quelques semaines, ce sont les employés de la maternité qui sont venus ajouter leur grain de sel. Selon les témoignages appuyés par des photos prises par des habitants de la cité Laâssifer, quartier mitoyen avec l'EHS, toutes sortes de consommables médicaux, déchets toxiques, récipients en plastique de couleur jaune où sont stockés les placentas des parturientes, sont brûlés chaque jour, sans se soucier des dangers que peuvent causer les fumées toxiques et les mauvaises odeurs au voisinage et aux patientes admises dans cette structure. A noter que le recours des responsables de la maternité à ces moyens, pour le moins archaïques, serait dû, selon des employés ayant requis l'anonymat, à une panne survenue depuis près d'un mois sur l'incinérateur de l'établissement.