Un vrai rayon de soleil ce nouvel opus renfermant neuf superbes et délicieux morceaux... de rêve ! Après «Rêve», le musicien Mohamed Rouane vient de sortir chez la maison d'édition Dounia un nouvel album de musique instrumentale. Un album qui se veut un rayon de soleil pour l'artiste qui se doit de «rayonner, dit-il sur les gens». L'album s'ouvre sur un très beau morceau : Un homme libre. Véritable plongée méditative qui vous nourrit d'émotions et vous entraîne sur un tapis de rêverie. Une ballade romantique, intime très touchante. Le second titre «Agha» est d'inspiration turque qui se clôt par ce formidable istikhbar langoureux «Ya leyli». «Sharif» poursuit la traversée sahraouie évoquée dans l'ancien album et épouse le même esprit que le morceau «Tinhinan» dans sa légèreté et sa délicatesse flamboyante, rehaussé par le son de la flûte. Reht l'bled, nous fait découvrir la saveur de notre patrimoine chaâbi avec une intro tirée du fameux Zehoua ou M'raha qui évolue avec de petites touches jazz et flamenco. Kenza est une composition de Matoub Lounès réarrangée par la main de Mohamed Rouane et dédiée à la fille de Tahar Djaout, Kenza. Dans El Anka c'est un hommage que rend notre musicien au phénix du chaâbi. Souvenir est également un morceau réarrangé. Mohamed Rouane se souvient qu'il le jouait sur un ton espagnol à l'époque de Méditérranéo. «Aujourd'hui j'ai réalisé ce rêve de pouvoir l'adapter à ma façon, en l'arrangeant comme je veux». Le huitième morceau que renferme cet opus est Bouleria nomade qui renvoie à une musique traditionnelle espagnole. Sahrah Blues clôt ce superbe album avec un tempo sahraoui, karkabou et luth pour finir en jazz improvisé. Un oud qui sonne comme une cithare, limpide, fluide, la musique de cet album coule ses notes comme une caresse ou un déplacement sur un dos de chameau , à pas mesurés avec, tantôt des inclinaisons harmoniques, tantôt des échappatoires mélodiques qui vous renvoient vers un nouveau monde fait de parfums et de senteurs de l'Orient, du Maghreb et de l'Asie... En somme, un voyage d'où vous reviendrez rasséréné et allégé. Pour la promotion de cet album, Mohamed Rouane animera le 9 mars prochain un concert à la salle Ibn Zeydoun et un autre probablement avec les établissements Arts et culture. «Ce qui est bien avec cet album, nous indiquera Mohamed, est le fait d'introduire plusieurs instruments traditionnels algériens tel le banjo, pour la première fois.» Et de confier: «Depuis Varsovie, j'ai appris beaucoup de choses. Mon passage à l'académie de musique de Frédéric Chopin où j'ai donné deux spectacles, envoyé par le ministère de la Culture, j'ai vu des docteurs en musique s'intéresser à ce que je fais, à mon style musical «Casbah jazz». Cela m'a ouvert de nouveaux horizons. J'ai rencontré une chanteuse polonaise qui fait du flamenco tango qui a aimé ce que je fais et l'instrument, le mandole. Peut-être qu'on fera quelque chose ensemble à l'avenir. J'ai déjà un projet avec le luthiste irakien Naseer Shema. Il s'agira d'une fusion luth-mandole. Il m'a même demandé de lui apprendre à en jouer et de donner des cours dans cette prestigieuse Maison de la musique arabe qui se trouve en Egypte.».