Les actions de protestation perturbent les activités pédagogiques dans plusieurs départements de l'université. La situation s'est envenimée ces derniers jours à l'université Akli Mohand Oulhadj de Bouira. La scolarité des étudiants est perturbée. Les grèves cycliques secouant plusieurs départements se sont répercutées négativement sur le cursus des étudiants. La communauté estudiantine, fragilisée par les appels répétés à la grève, émanant des organisations dites «satellitaires», recourant parfois à la force pour empêcher leurs camarades d'accéder aux salles de classe, ne savent plus à quel saint se vouer. La semaine en cours a été mouvementée. Plusieurs actions de protestation ont été enregistrées à travers plusieurs facultés. Au département de langues et cultures amazighes (DLCA), les étudiants réclament le renforcement des conditions de sécurité. Le campus est livré, depuis plus d'une année, à une anarchie indescriptible. A la fin de la semaine écoulée, un drame a failli se produire. Un étudiant a été agressé à l'arme blanche. La scène s'est produite à l'intérieur du campus. L'introduction d'armes blanches à l'intérieur des départements est un problème inquiétant. Faut-il responsabiliser encore l'administration ? Fouiller un étudiant à son entrée du campus était toujours considéré comme étant «une violation de ses droits». Les scènes de violence qui se sont produites l'année écoulée, à l'occasion des festivités du Printemps berbère, témoignent parfaitement de la dégradation des conditions de sécurité au sein du DLCA. Interdire une rencontre traitant d'un événement aussi cher que le Printemps berbère, en recourant à la force, est condamnable. Si l'administration de l'université justifie ce refus, en se référant à une instruction émanant du ministère de tutelle, rien ne justifie en revanche le recours à la violence. Les étudiants, divisés par la multiplication des organisations estudiantines, ne cessent de réclamer un minimum de sécurité. «L'étudiant est appelé à s'armer de savoir mais pas d'armes blanches», dira un élément du DLCA. Par ailleurs, la situation reste inchangée au niveau du département de génie électrique, paralysé par un mouvement de grève entamé fin janvier dernier. Les étudiants des spécialités biomédical, télécommunications, électronique, électrotechnique et électromécanique, réclament des garanties et des assurances quant à la reconnaissance de leur diplôme par la Fonction publique. Pour Zineddine Amarouche, membre actif du comité autonome à la faculté des sciences appliquées, les grèves cycliques que connaît l'université de Bouira sont dues aux défaillances en matière de traitement et de prise en charge des doléances exprimées par les étudiants. «Les organisations existantes font tout pour maintenir les mouvements de protestation à l'intérieur de l'université, empêchant ainsi les étudiants de porter leurs revendications devant les autorités compétentes», dit-il. S'exprimant sur la dégradation des conditions de sécurité, des étudiants avec qui nous nous sommes entretenus ont dénoncé ce qu'ils qualifient de «clientélisme» et le manque de formation des agents, tout en appelant l'administration à ouvrir les portes du dialogue.