La situation est très tendue à l'université Akli Mohand Oulhadj depuis que l'administration a affiché un niet catégorique à toute activité commémorant le 20 Avril ainsi qu'aux festivités du Printemps berbère. Hier, des étudiants du département de langue et culture amazighes (DLCA) ont été empêchés par la force d'organiser une conférence sur le Printemps berbère. Des escarmouches ont éclaté entre étudiants et agents de sécurité, mobilisés par l'administration pour empêcher la tenue d'une conférence traitant de l'événement, qui devait être animée à l'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou. Un étudiant a été agressé par un agent de sécurité, a-t-on appris auprès du collectif du DLCA, qui souligne que leur camarade a été évacué vers les urgences de l'établissement hospitalier Mohamed Boudiaf de Bouira. L'administration n'en est pas à son premier refus d'autoriser l'organisation de rencontres traitant de l'événement. Saïd Khelil, ex-détenu d'Avril 1980, n'a pu animer sa conférence, lundi dernier, qu'après un forcing exercé par les étudiants. La communauté estudiantine a dénoncé énergiquement l'attitude de l'administration qui a recouru, cette fois-ci, à la violence pour empêcher l'organisation de rencontres et la célébration du Printemps berbère. Dans un communiqué rendu public hier, le collectif des étudiants libres de l'université de Bouira dénonce «avec force les méthodes policières utilisées par les agents de sécurité de l'université contre des étudiants du DLCA, ainsi que l'interdiction d'accès à l'université de Tizi Ouzou à des étudiants venus pour animer une conférence à l'intérieur de l'établissement sur invitation de leurs collègues de Bouira». Les étudiants appellent à une grève générale aujourd'hui pour dénoncer «les agissements de l'administration». Par ailleurs, plusieurs militants du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), ayant pris part, avant-hier, à une campagne d'affichage à Bouira de l'appel lancé par leur parti à la marche populaire prévue aujourd'hui à l'occasion de la célébration du 20 Avril ont été empêchés de manière «brutale» par des policiers en civil et des éléments de la brigade de recherche et d'investigation (BRI). «Au début, ce sont des policiers en civil qui nous ont intimidés et provoqués sur les raisons et le but de cette marche», a déclaré Kaci Bouguerra, coordinateur régional de la jeunesse libre du RCD, en précisant que deux militants ont été arrêtés puis relâchés par les services de police de M'chedallah. «La police nous ont confisqué tout notre affichage», a conclu Kaci Bouguerra. Le RCD avait, pour rappel, appelé «la population à la vigilance pour éviter toute tentative de provocation lors de la commémoration du 36e anniversaire du Printemps berbère».