Les cours particuliers sauvages que prodiguent les enseignants dans leur propre domicile ou ailleurs sont interdits par la loi. L'éducateur n'a pas le droit de faire plus de huit heures supplémentaires par semaine », a indiqué, hier, Boubekeur Benbouzid, ministre de l'Education nationale, lors de l'installation de la commission nationale de suivi des cours de soutien aux classes de troisième année secondaire. Une rencontre ayant eu lieu à l'Institut de formation et de perfectionnement des enseignants de Ben Aknoun (ex-ITE). Le représentant du gouvernement a reconnu qu'il y a des dépassements en la matière, tout en se disant impuissant face à cette pratique. « Mon secteur n'a pas les moyens appropriés pour contrôler toutes les personnes qui donnent des cours chez elles. Toutefois, aujourd'hui, je fais appel aux parents d'élèves, aux enseignants et aux directeurs des établissements pour qu'ils nous assistent dans notre nouveau projet », a souligné M. Benbouzid. Un projet destiné à assurer une plus grande égalité des chances des candidats au baccalauréat et par la même améliorer leurs performances scolaires, l'autre objectif consiste en l'impulsion d'une nouvelle dynamique de prise en charge pédagogique de soutien aux élèves des classes de 3e année secondaire et d'endiguer le phénomène des cours particuliers (sauvages). Où auront lieu ces cours de rattrapage ? Seront-ils obligatoires ? Les enseignants seront-ils rémunérés en conséquence, tout en prenant en considération le fait que la plupart des enseignants qui donnent des cours de soutien le font pour une rentrée d'argent supplémentaire. Le ministre a expliqué d'abord le mode d'organisation des cours qui sont les cours de soutien au sein de l'établissement, les études surveillées en classe ainsi que les révisions et devoirs en groupe au sein de l'école. « L'élève n'aura rien à dépenser. Ce sont des cours offerts gratuitement, donc il doit en profiter et c'est pour cette raison que nous essayons d'impliquer et de sensibiliser les parents d'élèves afin qu'ils ne recourent plus aux cours de soutien payants », dira M. Benbouzid. Il a été réservé aux cours de soutien 6 heures hebdomadaires répartis entre les lundis et jeudis après-midi, ils sont également programmés lors des vacances d'hiver et de printemps, mais uniquement la matinée et ce sont les enseignants des établissements qui se chargeront de l'encadrement de ces élèves tout en donnant la priorité aux matières essentielles de chaque filière. Les élèves peuvent aussi se constituer en groupes ne dépassant pas les 24 élèves, issus d'une même classe ou de classes différentes. Concernant les études surveillées en classe, cette méthode, selon M. Zaghache responsable au niveau du ministère, permet à l'élève de réviser ses cours et de préparer ses devoirs de manière autonome avec, cependant, une présence de soutien aux besoins. Des pédagogues de différents profils parmi le personnel de l'établissement (enseignants, adjoints d'éducation, personnels de bibliothèques assisteront les élèves). L'école fera également appel à des compétences externes (universitaires si cela s'impose). Les cours seront organisés durant les heures creuses de la journée ou alors de 17h à19h (en fonction des contraintes éventuelles) dans les salles de permanence et tout autre local disponible. Par ailleurs, les manuels scolaires agréés, ainsi que les annales du baccalauréat des dix dernières années gravées sur CD-ROM , plus de 4000 CD ont été affectés aux établissements scolaires. Le lancement de cette opération est fixé dès la première semaine du mois prochain. Quant à la rémunération des enseignants, M. Benbouzid expliquera qu'il existe des enseignants qui ne font pas leur charge totale, il compte donc s'appuyer sur les horaires complémentaires et les autres seront payés. Toutefois, le département de M. Benbouzid accueillera avec bras ouverts les enseignants qui veulent participer à cette opération dans le cadre du volontariat. « Le ministère de la Solidarité et la wilayas vont contribuer à la rémunération des enseignants », dira le premier responsable du secteur. Par ailleurs, notons que des représentants de syndicats autonomes de l'éducation ont pris part à cette rencontre ainsi que des directeurs d'établissement. M. Ider, président du syndicat des UNPEF, n'a pas apprécié cette démarche dans la mesure où elle impose aux directeurs d'établissement d'assumer pleinement leur responsabilité et d'être présent toute la journée dans l'école sans aucune contre partie.