Les travaux du troisième congrès de la Fédération nationale des travailleurs de l'éducation (FNTE), organisation affiliée à l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), ont débuté hier à Zéralda (Alger). Invités à cette rencontre, qui s'étalera sur deux journées, Boubekeur Benbouzid et Sidi Saïd, respectivement ministre de l'Education nationale et secrétaire général de l'UGTA. Les congressistes vont procéder à l'élection d'une commission exécutive fédérale qui, à son tour, aura à élire un nouveau secrétaire général ainsi que les huit membres du secrétariat de cette fédération. Le premier responsable de la centrale syndicale est intervenu à l'ouverture des travaux de ce congrès. Dans un discours ferme et très sérieux, M. Sidi Saïd a tenu à faire une sorte de mise au point en se déclarant être un homme de dialogue et non de confrontation. Un homme qui refuse et rejette en bloc ce qu'il a appelé le « populisme syndical ». Pour l'orateur, l'anarchie n'a jamais été une solution pour le règlement d'un quelconque conflit. Sidi Saïd prône, à cet effet, le dialogue. Une démarche civilisationnelle et unique pour le règlement de tous les problèmes. Toutefois, l'intervenant juge que le recours à d'autres alternatives, telles que la grève, s'impose lorsque seulement il y a une impasse au dialogue. Le SG de la centrale s'est prononcé contre le mépris syndical et a appelé par la même les syndicalistes à être à l'écoute de la base. Sans l'exprimer ouvertement, M. Sidi Saïd reconnaît que les syndicats autonomes ont investi dans le secteur de l'éducation. « Personnellement, je n'aime pas l'hypocrisie syndicale. Les personnes ou plutôt les syndicalistes qui ont quelque chose à nous reprocher, qu'ils l'expriment ouvertement, qu'ils le disent en face et non dans nos dos. Il faut avoir le courage syndical d'exprimer sa pensée », a lancé M. Sidi Saïd à l'égard probablement de ces proches... Abordant l'objet de la rencontre et tout en insistant sur la nécessité de faire de la FNTE la plus grande instance de l'UGTA, une organisation forte sur le terrain, M. Sidi Saïd a rappelé aux congressistes que leurs travaux ne dureront que deux jours, alors que les individus qui seront élus le seront pour une durée de cinq ans. Le responsable de l'UGTA s'inscrit en contre-courant de ceux qui optent pour la désignation des délégués et non leur élection de manière démocratique, à savoir le vote. M. Sidi Saïd a demandé, par ailleurs, aux futurs élus de la FNTE de mettre en place un programme pour les œuvres sociales favorisant, par exemple, une aide pour une location-logement aux colonies de vacances. L'enseignant, de l'avis de M. Sidi Saïd, est la colonne vertébrale de l'économie du pays, l'éducateur demande et exige le minimum, notamment de la considération, il faut donc le réhabiliter dans ses droits. « Il est important d'améliorer le pouvoir d'achat de l'enseignant, d'autant plus que les dernières augmentations des salaires de la Fonction publique sont insuffisantes pour le secteur de l'éducation. La grille des salaires doit être décortiquée en perspective de l'an 2007 », a indiqué M. Sidi Saïd, en affirmant qu'un accord de principe entre l'UGTA et le gouvernement a eu lieu pour revoir la grille des salaires de la Fonction publique, dont l'éducation. « Ceci est un acquis important pour les 1,5 million de fonctionnaires, dont le tiers appartient au secteur de l'éducation », dira-t-il. Le secrétaire général de la centrale syndicale a expliqué, en outre, que le nouveau secrétariat général de la Fédération nationale des travailleurs de l'éducation (FNTE) devra se pencher sur la révision de la grille des salaires et la mise en place du statut particulier de l'éducation. Pour sa part, M. Benbouzid a loué les mérites et le travail sérieux de l'UGTA. Un syndicat, selon lui, qui renferme des syndicats aptes et capables de défendre les travailleurs. M. Benbouzid s'est dit disposer à écouter et à débattre avec les enseignants de tous leurs problèmes afin de trouver des solutions appropriées. Notons que M. Sidi Saïd a invité Boubekeur Benbouzid à mettre en place une équipe conjointe entre la FNTE et le ministère de l'Education pour amorcer techniquement la révision de la grille des salaires.