Le ministre de l'Education nationale a indiqué que tout enseignant qui ne se conformera pas à la décision de justice sera révoqué. Le ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid, a déclaré hier à Alger, que l'année scolaire 2009-2010, «ne sera pas une année blanche», en allusion à la grève que deux syndicats du secteur de l'éducation sont «déterminés» à observer. Dans une allocution prononcée lors d'une conférence nationale des directeurs de l'Education de wilaya, consacrée à l'application des décisions du gouvernement relatives à la grève des enseignants, M.Benbouzid a affirmé qu'«il n'y aura pas d'année blanche et il n'est pas question de compromettre un droit constitutionnel consacré par le peuple algérien», en réponse aux partisans du maintien de la grève. Le ministre a ajouté que le gouvernement a souligné la nécessité de mettre fin à cette grève, qualifiant de «suffisantes», voire «consistantes» les augmentations de salaires accordées aux enseignants, qui s'élèvent à 420 milliards de DA. Il a réaffirmé que les augmentations annoncées, en faveur des enseignants, seront appliquées le mois de mars en cours, précisant que les taux varient entre 29 et 33% et qu'il «est inconcevable de douter des décisions prises par le gouvernement». M.Benbouzid a souligné que la prime de rendement serait octroyée à 100% pour ce mois-ci à tous les enseignants indiquant toutefois qu'elle serait retenue du salaire des enseignants grévistes ou absents. Il a, d'autre part, mis l'accent sur la détermination du gouvernement à «ne ménager aucun effort pour régler définitivement ce problème». Pour ce faire, le ministre a annoncé l'installation de trois commissions: la première au niveau de la justice, présidée par le Premier ministre, la seconde composée de tous les walis et présidée par le ministre d'Etat ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, alors que la troisième est constituée des secteurs de l'Education nationale et de la Fonction publique, en vue de résoudre les problèmes inhérents au remplacement des enseignants qui n'auront pas rejoint leurs postes de travail, après deux mises en demeure, à compter d'aujourd'hui, dimanche. «Il sera adressé à tout enseignant qui n'aura pas regagné son poste de travail demain dimanche, une mise en demeure renouvelable dans les 48 heures s'il ne s'y conforme pas, après quoi, il sera procédé à sa révocation et à l'annulation de ses années d'expérience dans la Fonction publique», a-t-il précisé. Il a, par ailleurs, annoncé la création de 50.000 nouveaux postes d'emploi au profit de titulaires de licences d'enseignement, sans concours préalable. M.Benbouzid a ajouté que les classes de deuxième année secondaire seraient prises en charge par les enseignants suppléants et que les classes d'examen seraient assurées par les enseignants de deuxième année secondaire. Par ailleurs, le ministre a précisé que tout dialogue ou débat avec les syndicats grévistes «sont tributaires de leur annonce officielle de l'arrêt définitif de la grève et de la reprise du travail» ajoutant que le syndicat «qui refuse de se conformer à la décision de justice et de reprendre le travail à partir de dimanche sera esté en justice au nom du gouvernement en vue d'une dissolution définitive». Dans le souci d'assurer la reprise des cours «dans les meilleures conditions», M.Benbouzid a appelé les enseignants à éviter d'accélérer les cours, notamment pour les élèves des classes d'examen affirmant que les épreuves du baccalauréat «ne porteront que sur les cours effectivement dispensés pendant l'année scolaire». Concernant le dossier des oeuvres sociales, le ministre a souligné qu'il «est en suspens depuis plus de 25 ans et qu'il est du ressort de l'Ugta et non pas du ministère». «Il est temps que la loi soit appliquée avec rigueur», a-t-il conclu déplorant la situation actuelle du secteur «faute de sens de responsabilité et de faire prévaloir l'intérêt des élèves». «Notre détermination n'a d'égale que la défense des droits de nos enfants à l'éducation», a-t-il insisté.