Il a indiqué que des mesures seront prises contre les établissements qui ne prodiguent pas leur enseignement en langue arabe. “Tout ce que dit le président de la République sera appliqué à la lettre.” Discipliné, le ministre de l'Education nationale n'entend guère fâcher son Président. Faisant siennes les mises en garde contre les écoles privées qui occultent l'enseignement en langue arabe, Boubekeur Benbouzid les rappelle à son tour à l'ordre. Comme le président de la République, il les somme de se conformer à la loi sous peine de fermeture. “La loi sera appliquée dès la rentrée prochaine”, a-t-il averti hier au Palais des nations en marge de la cérémonie de clôture de la conférence des ministres africains de l'Education. Le ministre réagissait au coup de gueule exprimé la veille par le chef de l'Etat. Implacable, Abdelaziz Bouteflika a menacé les établissements privés de “disparition” si elles continuent à faire fi de la réglementation en vigueur. “Il y a des choses sur lesquelles on ne transige pas. On n'a pas le droit de jouer avec la langue arabe”, reprend à son compte M. Benbouzid. Selon lui, toutes les règles sont édictées dans le décret exécutif adopté en Conseil des ministres il y a une année. Cependant, en dépit de cette intransigeance, le premier responsable de l'éducation continue à se montrer conciliant, du moins à l'égard des établissements qui, sur le plan des infrastructures et des commodités, n'ont pas encore réuni les conditions requises. À ceux-là, un délai supplémentaire est accordé. De même, il est toujours d'accord pour l'enseignement des matières scientifiques en langue étrangère dans les lycées. À ses yeux, cette concession ne contredit en rien les directives du chef de l'Etat. “Les directeurs de ces écoles ont également le loisir d'introduire dans les programmes des matières optionnelles”, dit-t-il encore, en précisant toutefois que les matières principales doivent être fidèles à la nomenclature officielle. Faire en sorte que l'éducation réponde aux exigences socioéconomiques et culturelles de la société est d'ailleurs l'une des recommandations contenues dans la Déclaration d'Alger, adoptée au terme de la conférence des ministres de l'Education. Les autres, au nombre de dix, sont essentiellement liées à la nécessité de garantir “l'éducation pour tous”. Afin d'atteindre ce but, les représentants des gouvernements du continent ont insisté sur l'octroi de 20% des budgets nationaux à la formation. Face à l'indigence des autorités locales, le soutien des institutions régionales et internationales s'apparente à un véritable SOS. En Afrique, la scolarisation reste un privilège. Dans de nombreux pays, l'enseignement n'est pas obligatoire. S. L.