Par Kouider Oulad Messaoud Ghemmar Membre de l'Association nationale Ibn El Awam pour le développement des régions désertiques, et membre du Mouvement de citoyenneté La problématique de la sécurité des nations demeure aujourd'hui la hantise qui préoccupe en premier chef les dirigeants de notre monde actuel. Hantise qui s'accentue avec l'éclosion du fléau du terrorisme sous toutes ses formes, à toutes les échelles dans les sociétés. Les causes du phénomène du terrorisme, issu des actes de la révolte humaine contre un état de fait non conforme vécu et qui devient par conséquent insupportable, sont connues et son étroitement liées à une mauvaise gouvernance de la gestion des affaires de la société, qui à son tour relève d'un mauvais choix du projet de développement appliqué et dont les effets et conséquences se répercutent sur le tissu social pour en créer des foyers de tension fragiles alimentant toutes formes de refus et rejets. Et c'est de cette manière que naissent les actions de révoltes sociales qui conduisent tout droit au phénomène de «terrorisme». D'ailleurs, Notre Grand Seigneur n'a cessé de nous prévenir à travers ses Saints Messages dont principalement le Coran et par la voix de Ses Prophètes, des méfaits de l'injustice et des déviations dans le choix et l'emprunt des voies qu'il nous a tracées et enseignées. L'une des premières prières évoquées par notre père Sidna Ibrahim (que le salut soit sur lui) lors de la réalisation du premier édifice sacré sur la Terre résume cette équation qui lie la problématique de la «sécurité des nations» aux «fruits du développement». De nos jours, la plupart des sociétés dans le monde subissent le spectre de cette insécurité issue des crises multiformes et socio-économiques majeures qui affectent les nations, et même les soi-disant développées d'entre elles n'arrivent pas à se défaire de cette spirale. L'Algérie, qui a subi en premier et dès ses débuts ce phénomène de l'insécurité et du terrorisme, en payant un lourd tribut qui a freiné son élan vers le progrès et la prospérité durant une longue période, peine à se relever de cet accident majeur et n'arrive pas à se remettre sur les rails du véritable chemin qui la conduirait dans la voie du salut. Pour remédier à cette mauvaise étape qu'elle a subie dans son histoire durant cette période néfaste, elle avait opté pour un choix calmant qui s'est appuyé sur un remède rentier qui s'est avéré à la fin éphémère et a aggravé encore plus sa situation en hypothéquant son avenir à la suite de la dilapidation d'une énorme richesse qui n'a pas été investie convenablement dans des projets de développement créateurs de richesses durables et alternatives. L'essoufflement de la production de cette dernière richesse qu'est le pétrole et l'écroulement de son prix sur les marchés internationaux et qui a été la principale ressource pourvoyeuse de l'action pseudo-économique atteste de l'échec flagrant de la démarche entreprise jusqu'ici. Il devient impératif et très urgent de mettre en place un plan de sauvetage adéquat pour redresser radicalement la situation du pays afin de l'engager dans la juste voie et en assurer son salut et préserver son avenir et celui de ses générations future ; cela, conformément aux riches potentialités humaines et naturelles qu'il détient en exclusivité et qui s'étalent sur sa grande surface unique dans le continent africain qui représente sa profondeur stratégique. Fort heureusement, les premières lueurs d'espoir commencent à apparaître ces derniers temps avec la volonté politique exprimée à travers les déclarations de certains gouvernants qui annoncent les options fondamentales retenues dans leur plan d'action et qui consistent en des choix prometteurs et qui semblent rompre avec les pratiques du passé, comme la tentative d'exploitation à outrance et non justifiée de la mauvaise ressource du «gaz de schiste» et qui était principalement destinée à la dilapidation d'une enveloppe financière prévue de 70 milliards de dollars sans aucune contrepartie, si ce n'est la liquidation de la principale ressource sacrée et vitale qu'est la réserve/trésor d'eau potable du continental intercalaire du Sahara algérien. Cette option fondamentale et alternative consiste en la mise en œuvre du lancement du plan de développement de la production de l'énergie renouvelable et durable à partir du gigantesque gisement solaire dont est doté le pays en exclusivité et qui sera sans aucun doute «le moteur du développement global» créateur de «richesses durables» seules à même de garantir «la sécurité permanente de la nation». Cette volonté politique dans ce choix prometteur exprimé par le gouvernement algérien qui s'engage à consacrer une enveloppe financière estimée à 120 milliards de dollars pour produire une capacité de 220 000 mégawatts sur un plan qui s'étale aux horizons de 2030, dont une première tranche fut lancée ces derniers temps à travers les conditions définies dans l'appel d'offres pour la production et la distribution de 4000 MW d'électricité à partir du solaire, appelle quelques éclaircissements afin d'éviter de tomber dans les regrettables erreurs du passé et relatives aux surcoûts excessifs dans la réalisations des projets (exemple autoroute Est-ouest) qui étaient devenues des sources de dilapidation et prévarications courantes des richesses du pays qui nous ont conduit à cette situation de désolation. Cette enveloppe telle que présentée pour la réalisation d'un tel programme qui s'appuie uniquement sur les techniques de production de l'énergie solaire avec des moyens classiques et dépassés, tel que le système des stations à cellules photovoltaïques et trop coûteuses, semble trop excessive pour ce résultat. Des projets de production d'électricité à partir du solaire présentés par certains acteurs/investisseurs privés algériens démontrent des choix plus judicieux dans des techniques de stations d'exploitation mieux adaptées et moins coûteuses. Un premier projet de station de type «Tour solaire» d'une capacité de production de 500 mégawatts a été présenté et introduit auprès des services de la wilaya de Ouargla pour l'éventuelle réalisation dans l'une de ses communes. Le projet est estimé à 800 millions de dollars et s'étale sur une superficie désertique de 5000 hectares à mettre en valeur par la même occasion pour son exploitation agricole. L'ouverture de ce domaine aux initiatives du secteur privé national sera d'un important apport pour la réussite de ce grand défi et permettra surtout de mobiliser la grande masse des capitaux d'argent en veille dans les marges de système économique. Avec une telle enveloppe de 120 milliards de dollars et avec le procédé des «tours solaires», on peut produire entre 800 000 et 1 000 000 de mégawatts, soit 4,5% de plus que ce prévu dans le programme du gouvernement et dont le plus grand volume sera destiné à l'exportation à des prix qui défient toute concurrence, car le prix de revient de leur produit (MW) sera le plus bas comparativement à celui obtenu par les procédés de production classiques. Ce qui assurera par la même occasion des entrées en devises étrangères pour les caisses du Trésor public, dépassant de loin celles obtenues par l'exportation des hydrocarbures actuellement et même durant les périodes fastes du passé. Ce type de centrale de «Tour solaire» a été développé et éprouvé par une équipe de chercheurs algériens au niveau de l'unité de recherche de l'université de Ouargla sous la conduite du Pr Lajal Segni qui ont réussi à intégrer également certains paramètres propres à la région qui faciliteraient son exploitation, à l'exemple des eaux chaudes naturelles provenant des couches albiennes jaillissantes dans certaines régions sahariennes qui atteignent des pressions de plusieurs dizaines de kilogrammes en tête. Ces régions rassemblent tous les atouts favorables à l'accueil de ce genre d'investissements et permettront la réussite de cette importante transition énergétique et économique de l'Algérie «nouvelle» et demeureront comme par le passé sa «mère nourricière». Aussi, et comme nous l'avions évoqué dans nos précédentes contributions, l'implication et la contribution de l'institution de l'Armée nationale populaire (ANP) demeurent impératives pour amorcer ce nouveau processus de développement créateur de richesses et qui mettra à l'abri définitivement la nation de toutes les crises néfastes en lui assurant «sa securité nationale», particulièrement dans les contrées frontalières du sud du pays afin d'assurer une meilleure prise en charge de leur population marginalisée en l'intégrant dans le processus d'une véritable «citoyenneté». «Ô Seigneur ! faites que ce pays soit sécurisé et gratifie son peuple de toutes sortes de fruits» (Prière de Sidna Ibrahim ; que le salut soit sur lui).