Beaucoup de fierté se lisait hier dans les yeux des militants de l'association Waha d'aide aux malades atteints de cancer. La Journée mondiale contre le cancer était l'occasion pour eux d'inaugurer le premier pavillon, parmi les quatre prévus dans la maison qui portera le nom de l'association et qui servira de havre aux malades du cancer et leurs familles, résidants loin du centre anticancer de Constantine. Un important événement régional pour la santé publique et la solidarité nationale au moins. Evénement auquel ont assisté d'éminentes personnalités, à l'instar du Pr Messaoud Zitouni, Pr Jean-Paul Grangaud et le représentant du ministère de l'Education, Ahmed Tessa, ainsi que le wali de Constantine, Kamel Abbes. En tant que phénomène pathologique, économique et social, le cancer évolue de façon galopante en Algérie, d'où le plan national contre le cancer, conçu comme réponse globale au fléau, dira le Pr Zitouni lors de la cérémonie organisée à l'hôtel Hocine, à Ali Mendjeli. L'Etat étant submergé par la demande, la solidarité sociale et l'initiative citoyenne viennent combler les lacunes que le système de santé publique est incapable d'assumer. L'association Waha est la preuve de l'incontournable rôle joué par le mouvement associatif organisé et utile ; pas celui partisan né dans les laboratoires du pouvoir, mais celui qui est l'émanation de la société, l'expression de ses besoins et son élan. Waha est active depuis de nombreuses années déjà dans le domaine de la prévention et, surtout, dans l'accompagnement des malades. Hier, elle a réceptionné cette infrastructure implantée dans la nouvelle ville Ali Mendjeli (25 km de Constantine) en attendant de commencer à accueillir ses premiers pensionnaires. Du concret Dar Waha vient s'ajouter à Dar Es'Sabr de Sétif et Dar El Ihssane de Blida, construite par les habitants de Djelfa. Ce réseau s'élargira avec la réception d'autres résidences similaires à Tizi Ouzou, El Eulma, Ouargla et Sidi Bel Abbès. Le concept, né à Sétif, à l'initiative du Pr Hamdi Cherif, répond à un besoin fortement exprimé dans les grandes villes où se trouvent les centres anticancer. Les malades, venant d'autres wilayas pour des soins qui s'inscrivent dans la durée, souffrent le calvaire de l'hébergement, avec leurs familles, dans des hôtels coûteux et souvent insalubres. Des malades de conditions modestes renoncent parfois aux soins à cause de ces coûts et toute la misère engendrée par les déplacements fréquents. C'est là où interviennent les associations comme Waha. Quand la motivation, parfois subjective, se conjugue au rêve, l'exploit est au rendez-vous, commente encore Pr Hamdi Cherif. L'association constantinoise avance comme une lueur dans la nuit froide du cancer en apportant aide et réconfort aux malades et à leurs familles. Inlassablement et par petites touches, elle a su devenir un port solide près duquel les personnes et les familles frappées par le drame viennent trouver refuge. Grâce à son professionnalisme, des objectifs bien cernés et des méthodes efficaces, son staff directeur, mené par le Pr Aberkane et Ahmed Zemouli, Waha a construit la confiance entre l'association et les malades, et entre l'association et les mécènes. En conséquence, les donateurs et les bienfaiteurs ont répondu nombreux aux appels pour financer les travaux, et cela va de la petite monnaie symbolique aux grands bailleurs de fonds. D'ailleurs, le pavillon réceptionné, hier, a été entièrement financé par un médecin, propriétaire de la clinique Ibn Rochd, à Constantine. Les autres bâtiments seront réceptionnés au cours de l'année 2017 et permettront à cette résidence de jouer un rôle de pôle d'excellence, comme souhaité par ses initiateurs.