Le pouvoir fait tout pour éloigner les Algériennes et les Algériens des urnes», accuse le RCD dans un communiqué rendu public à l'issue de la réunion de son conseil national. Cette démobilisation des électeurs, estime ce parti, se manifeste par plusieurs faits, dont l'attitude du ministère de l'Intérieur, les déclarations du président de la Haute instance indépendante de surveillance des élections (HIISE) et les mesures d'austérité imposées aux citoyens. «Aux entraves administratives érigées pour la constitution des listes, le ministère de l'Intérieur ne prend même plus la peine de répondre aux courriers de simple demande d'information au sujet de ce scrutin de la part d'organisations ou partis légaux. Il est vrai que dans ce registre de la démobilisation des citoyens, le président de la HIISE, installé par ailleurs en violation de la loi, a fait mieux : pour lui ''il est impossible d'épurer le fichier électoral''». Pour alimenter un peu plus ce pessimisme ambiant, «le ministre des Ressources en eau et de l'Environnement attend la veille des élections pour annoncer que son département prépare la révision à la hausse des tarifs appliqués aux ménages», lit-on dans le communiqué du RCD. «Pourtant, continuer à subir une politique qui marginalise le plus grand nombre pour le maintien des privilèges d'une minorité n'est pas une fatalité», ajoute la même source, précisant que «ses cadres constatent que les citoyens ne sont pas résignés». «Ils cherchent les voies et les moyens de l'avènement d'une autre politique. Dans la campagne électorale qui s'annonce, le RCD a pour objectif de combattre la politique de démobilisation que le pouvoir sponsorise pour maintenir le statu quo. Il ambitionne de débattre avec les Algériennes et les Algériens autour d'un programme électoral qui peut permettre au pays d'amorcer un nouveau départ», lit-on dans le même communiqué. Le conseil national de la formation que préside Mohcine Belabbas indique aussi que, sur le plan politique, la «plupart des secteurs vitaux de la vie nationale sont en proie aux désordres et aux contestations». «La passivité coupable de la justice, les nombreuses grèves sans fin de filières entières dans l'enseignement supérieur (architecture, pharmacie, chirurgie dentaire, l'IAP, les Beaux-Arts…), les protestations de nombreux corps de la Fonction publique ou la flambée des prix des produits de large consommation contrastent avec l'incapacité du gouvernement à formuler le moindre remède», explique l'instance suprême du parti, en dénonçant le refus du pouvoir de tout dialogue avec la société. «La suspicion et, souvent, l'interdiction de toute activité publique non parrainée par les officiels sont devenues la règle», dénonce la même source. Sur le plan économique, le RCD pointe du doigt l'absence «d'un cap de développement qui a été longtemps masqué par des dépenses tout azimuts permis par un baril à 120 dollars, se révèle brutalement».