"Le pouvoir fait tout pour éloigner les Algériens et les Algériennes des urnes", écrit le RCD dans les résolutions qui ont sanctionné les travaux de son conseil national tenu vendredi à Alger. Alors que les autorités s'emploient à susciter l'intérêt des Algériens pour le scrutin du mois de mai prochain, à travers des campagnes de sensibilisation et autres annonces, le RCD estime plutôt qu'elles "sponsorisent la démobilisation" de la population, gagnée par le pessimisme, au regard de l'attitude de certaines institutions, mais aussi par des mesures antipopulaires, comme cette curieuse annonce de l'augmentation des tarifs de l'eau à quelques semaines du début de la campagne électorale. "Le pouvoir fait tout pour éloigner les Algériens et les Algériennes des urnes", écrit le RCD dans les résolutions qui ont sanctionné les travaux de son conseil national tenu vendredi à Alger. "Aux entraves administratives érigées pour la constitution des listes, le ministère de l'Intérieur ne prend même plus la peine de répondre aux courriers de simple demande d'information au sujet de ce scrutin de la part d'organisations ou partis légaux", note-t-il. À cela s'ajoute la question du fichier électoral que même les observateurs européens n'avaient pas manqué de soulever. Il est vrai que dans ce registre de la démobilisation des citoyens, le président de la Haute instance indépendante de surveillance des élections (Hiise), installée par ailleurs en violation de la loi, a fait mieux. Pour lui, "il est impossible d'épurer le fichier électoral". "Pour alimenter un peu plus ce pessimisme ambiant, le ministre des Ressources en eau et de l'Environnement attend la veille des élections pour annoncer que son département prépare la révision à la hausse des tarifs appliqués aux ménages", égrène le RCD qui ne manque pas, par ailleurs, de dépeindre une situation socioéconomique des plus critiques. "Au plan politique, le conseil national du RCD constate que la plupart des secteurs vitaux de la vie nationale sont en proie au désordre et à la contestation. En effet, la passivité coupable de la justice, les nombreuses grèves sans fin de filières entières dans l'enseignement supérieur (architecture, pharmacie, chirurgie dentaire, l'IAP, les Beaux-Arts...), les protestations de nombreux corps de la Fonction publique ou la flambée des prix des produits de large consommation contrastent avec l'incapacité du gouvernement à trouver le moindre remède", souligne le parti qui relève que le gouvernement est pris de panique. "La peur de tout mouvement de protestation et la panique du gouvernement à la moindre mobilisation sont visibles dans le refus du dialogue et les réactions de répression disproportionnées. La suspicion et, souvent, l'interdiction de toute activité publique non parrainée par les officiels sont devenues la règle", accuse le RCD. "Au plan économique, l'absence d'un cap de développement, longtemps masqué par des dépenses tous azimuts permis par un baril à 120 dollars, se révèle brutalement", dit-il encore. Il reste que pour lui, "subir une politique qui marginalise le plus grand nombre pour le maintien des privilèges d'une minorité n'est pas une fatalité" car partout, à travers le pays, les citoyens ne "sont pas résignés" et cherchent des voies et moyens de l'avènement d'une autre politique. C'est pourquoi il aspire à créer une dynamique lors de la prochaine campagne. "Dans la campagne électorale qui s'annonce, le RCD a pour objectif de combattre la politique de démobilisation que le pouvoir sponsorise pour maintenir le statu quo. Il ambitionne de débattre avec les Algériennes et les Algériens autour d'un programme électoral qui peut permettre au pays d'amorcer un nouveau départ", conclut le texte.