Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) croit que le pouvoir pousse les électeurs à l'abstention. «Le pouvoir fait tout pour éloigner les Algériens et les algériennes des urnes», a-t-il accusé, hier, dans les résolutions de la réunion de son conseil national. «En plus des entraves administratives érigées pour la constitution des listes, le ministère de l'intérieur ne prend même plus la peine de répondre aux courriers de simple demande d'information au sujet de ce scrutin de la part d'organisations ou de partis légaux», a poursuivi le parti de Mohcine Belabbas. Le RCD accuse également le président de la Haute instance indépendante de surveillance des élections, Abdelwahab Derbal, de participer à l'effort de démobilisation des citoyens. Ce qui lui est reproché est sa déclaration selon laquelle «il est impossible d'épurer le fichier électoral». «Pour alimenter un peu plus ce pessimisme ambiant, le ministre des ressources en eau et de l'environnement attend la veille des élections pour annoncer que son département prépare la révision à la hausse des tarifs appliqués aux ménages», a ajouté le parti qui est en pleine préparation des élections législatives du 4 mai prochain. Dans la campagne électorale qui s'annonce, le RCD explique que son objectif est «de combattre la politique de démobilisation que le pouvoir sponsorise pour maintenir le statu quo». «Il ambitionne de débattre avec les Algériennes et les Algériens autour d'un programme électoral qui peut permettre au pays d'amorcer un nouveau départ», a-t-il précisé, soulignant que «continuer à subir une politique qui marginalise le plus grand nombre pour le maintien des privilèges d'une minorité n'est pas une fatalité». Dans ses résolutions, le conseil national du RCD dit constater que la plupart des secteurs vitaux de la vie nationale sont en proie au dé-sordre et aux contestations. Pour lui, la passivité coupable de la justice, les nombreuses grèves sans fin de filières entières dans l'enseignement supérieur (architecture, pharmacie, chirurgie dentaire, l'IAP, les Beaux-Arts…), les protestations de nombreux corps de la fonction publique ou la flambée des prix des produits de large consommation contrastent avec l'incapacité du gouvernement à formuler le moindre remède. «La peur de tout mouvement de protestation et la panique du gouvernement à la moindre mobilisation sont visibles dans le refus du dialogue et les réactions de répression disproportionnées», a-t-il affirmé. Au plan économique, le RCD déplore l'absence d'un cap de développement. Il rappelle qu'en 2016, le déficit de la balance des paiements était de 27 milliards de dollars, le Fonds de régulation des recettes a chuté de 190 à 114 milliards de dollars et le taux de chômage prend une ascension inquiétante.