Changement imminent à la tête d'Air Algérie ! Le président-directeur général (PDG) de la compagnie, Mohamed Abdou Bouderbala, serait sur le départ. Il devrait quitter son poste dans les jours, voire dans les heures à venir. C'est ce qu'a appris El Watan de sources proches de l'entreprise. «La décision concernant son départ devra être entérinée demain, (aujourd'hui ndlr) ou après-demain (mardi) par le conseil d'administration de l'entreprise», confirment nos sources. Jusqu'à hier après-midi, les cadres de la compagnie étaient dans l'expectative. Mais ils n'ont eu ni confirmation ni démenti des rumeurs concernant le départ du premier responsable de la société, reprises par certains sites d'information. Mohamed Abdou Bouderbala, quant à lui, a, ajoutent nos sources, travaillé «normalement». Mais il aurait informé ses proches collaborateurs qu'il quittera la société. S'agit-il d'une démission ? A-t-il été poussé vers la porte ? Nommé en mai 2015 à la tête de la compagnie en remplacement de Mohamed Salah Boultif, Mohamed Abdou Bouderbala a eu des rapports très crispés avec l'actuel ministre des Transport et des Travaux publics, Boudjema Talaï. Ce dernier, nous confient nos sources, avait demandé le limogeage du PDG d'Air Algérie à deux reprises pour «mauvaise gestion». Mais il n'a pas eu gain de cause. Cette fois-ci, il semble être entendu. Pour visiblement appuyer son argumentaire contre le patron d'Air Algérie, Boudjema Talaï a effectué, samedi dernier, une visite inopinée au centre de maintenance des avions d'Air Algérie au niveau de l'aéroport d'Alger. Face à l'absence de nombreux responsables du centre et devant la «situation catastrophique de ce dernier», le ministre des Transports a eu un coup de gueule. C'est cet épisode qui a, semble-t-il, précipité le départ de Mohamed Abdou Bouderbala. Qui le remplacera ? La décision n'est pas encore prise. Mais le nom de M. Allache, chef de la division exploitation d'Air Algérie, a été cité. Avec ce nouveau changement, la compagnie nationale sombre dans l'instabilité chronique qui influe négativement sur sa gestion. Cela, malgré les importantes enveloppes budgétaires dégagées pour redresser l'entreprise et lui permettre de faire face à la rude concurrence. Ces dernières années, plusieurs projets ont été annoncés, dont le renforcement de la flotte, l'ouverture de nouvelles lignes et la création d'un hub au Sud pour permettre à Air Algérie de prendre des marchés en Afrique. Cependant, la mise en œuvre de ces chantiers se fait au ralenti. Qualifiée par les voyageurs algériens d'«Air retard», la compagnie peine à effacer cette mauvaise image qu'elle traîne comme un boulet. L'autre critique faite aux différents responsables d'Air Algérie concerne les recrutements massifs qui pèsent lourdement sur son équilibre financier. A cela, s'ajoutent aussi, les «promotions douteuses» des enfants de hauts responsables placés dans des agences à l'étranger.