A l'approche des élections législatives, la confection des listes électorales attire l'attention. Si se porter candidat dans les wilayas de l'intérieur ne suscite pas autant d'intérêt, les candidatures qui porteront les étendards des partis dans la capitale provoquent passions et spéculations. Et pour une fois, les élections législatives de 2017 ne semblent pas trop attirer les chefs de parti politique. Sur les affiches électorales qui seront collées aux quatre coins d'Alger, on ne verra que très peu de visages de leaders des partis politiques. Selon les rares indications qui sortent des états-majors des principaux partis politiques, les «chefs» préfèrent déroger à la règle qui veut que le chef du parti se porte candidat dans la capitale. Ainsi, le directeur de cabinet de la présidence de la République ne sera pas le candidat du Rassemblent national démocratique (RND) à Alger. La place de tête de liste sera dévolue à Seddik chihab, qui occupe actuellement le poste de vice-président de l'APN. L'ancien syndicaliste va donc être reconduit, à moins que les dirigeants du parti n'optent pour l'ancien ministre des Finances, Abdelkrim Harchaoui, qui fera ainsi son retour au sein de l'hémicycle. L'homme était déjà député de 2007 à 2012. Il avait été élu dans la wilaya de Sétif d'où il est originaire. Si l'établissement des listes ne semble pas poser trop de problèmes au sein du RND, la guerre semble être plus dure à mener. Car, malgré les assurances de Ould Abbès quant aux critères du choix des candidats, le porte-drapeau de ce parti à Alger sera choisi ailleurs que dans les locaux du FLN. Lors des précédentes élections, c'était la présidence de la République qui avait opté pour Abdelaziz Ziari en 2007 et Mohamed Larbi Ould Khelifa en 2012. Et à chaque fois, c'est celui qui pilote la liste d'Alger qui devient — presque de facto — président de la chambre basse. Une source proche de la présidence de l'Assemblée assure que c'est l'actuel troisième homme de l'Etat qui sera reconduit. D'autres observateurs évoquent avec insistance la candidature du Premier ministre, Abdelmalek Sellal. Mais, «jusqu'à aujourd'hui, il n'a toujours pas déposé de dossier», assure-t-on du coté du FLN. Dans l'incertitude, la direction du FLN a affirmé, via un court communiqué diffusé samedi soir, que la décision «concernant la candidature de personnalités nationales» n'est toujours pas prise. Le bureau politique du FLN rappelle même qu'il se donne jusqu'au 4 mars, date butoir de dépôt des candidatures, pour trancher la question. Du côté du mouvement populaire algérien (MPA), on ne verra pas non plus le président du parti, Amara Benyounès, dans la liste électorale de sa formation. Le choix de la tête de liste dans la capitale n'est toujours pas définitif, mais deux noms sortent du lot : il s'agit de Idir Benyounès et de Djamel Maâfa. Les deux sont journalistes de profession — le premier est directeur de La Dépêche de Kabylie et le second de Dzaïr News — et font figure, avec l'actuel président de l'APC d'Alger, Abdelhakim Bettache, de personnalités les plus en vue dans la capitale. Seule certitude : Djamel Maâfa va bientôt quitter son poste de directeur de la chaîne de l'homme d'affaires Ali Haddad, pour se consacrer à la campagne électorale. Et le parti n'aura pas de difficultés à présenter sa liste puisqu'il dispose de suffisamment d'élus qui lui permettent de dépasser l'écueil des parrainages. Chez les islamistes, les alliances qui se sont tissées récemment ont chamboulé les rapports de force. Dans l'alliance qui lie le MSP au Front du changement (FC), il semble qu'aucun des deux dirigeants, à savoir Abderrezak Makri et Abdelmadjid Menasra, ne veut briguer un mandat de député. Les deux formations ont approché, jusque-là, deux personnalités pour conduire leur liste commune dans la capitale. L'ancien premier ministre, Ahmed Benbitour, et l'expert des TIC, Younès Guerar, ont décliné l'offre. A la recherche de l'oiseau rare, les deux partis islamistes semblent plonger dans une friction. Mais l'alliance qui reconstitue l'ancien hamas n'est pas forcément au bord de l'éclatement. Des personnalités non partisanes chez les islamistes Le plus radical des islamistes qui active légalement sur la scène politique, Abdallah Djaballah, ne sera pas non plus candidat de son parti, le FJD, aux législatives. Les dirigeants de ce parti, qui ont signé récemment une fusion avec Ennahda, semblent porter leur choix sur Youcef Khebaba, un ancien proche de Djaballah resté à Ennahda après la mise à l'écart du prédicateur. Mais comme leurs «frères» de l'ancien Hamas, ces responsables n'arrivent pas à trouver un consensus autour d'une figure capable de porter leur programme lors des législatives. Si la question ne se pose pas au RCD où Mohcine Belabbas, le président, semble bien parti pour piloter les listes de son parti, la question est moins évidente chez le Front des forces socialistes. L'ancien premier secrétaire national, Mohamed Nebbou, est cité avec insistance comme tête de liste de son parti lors des législatives à Alger ; mais le choix est contesté par d'autres cadres. Au siège du parti, les noms des quatre membres du présidium ne circulent pas comme possibles candidats à Alger. C'est également le cas du premier secrétaire national, Abdelmalek Bouchafa, qui mènera la liste du FFS à Constantine. A ce rythme, les élections législatives perdront de plus en plus de leur attrait !