Des pharmaciens d'officines, des malades et leurs médecins sont le plus souvent confrontés à Jijel à des situations des plus improbables quand ils font face à des médicaments qu'ils ne trouvent pas sur le marché. Cette situation est pour le moins pénalisante pour des citoyens qui se retrouvent contraints d'aller chercher ailleurs, par des voies détournées, le produit vital pour leur santé. «N'importe quel médicament peut tomber subitement en rupture de stock et à n'importe quel moment ; il n'y a pas d'exception», nous dira un pharmacien. Pour servir un de ses clients, ce dernier est allé lui-même chercher chez un de ses confrères, le médicament Avlocardyl, un produit en rupture de stock depuis plusieurs mois. Destiné à des pathologies cardiaques, Avlocardyl n'est qu'un exemple parmi tant d'autres. Notre interlocuteur cite également le cas de Polygynax, un ovule gynécologique, désormais introuvable actuellement. Pour de nombreux malades, faisant face à ces pénuries, la Tunisie est désormais la destination privilégiée des Algériens pour leurs besoins en soins, à défaut d'avoir des parents ou des amis en France où ils pourront se procurer le produit qu'ils ne trouvent pas sur le marché local. Le fameux cabas, un moyen introduit dans le jargon du commerce informel, quand il a proliféré dans les années 1980, est aussi utilisé pour l'introduction des médicaments recherchés. Des produits coûteux pour des malades, obligés de supporter des frais onéreux pour leur budget familial.