L'immigration clandestine aux îles Canaries ne concerne pas uniquement les adultes. Pas moins de 900 mineurs non accompagnés ont été jetés par leurs parents dans les pirogues. Ils sont disséminés à travers une vingtaine de centres d'accueil où on leur apprend l'espagnol. Les Africains expliquent l'exploitation des mineurs par le fait que leurs parents savent que la loi espagnole interdit l'expulsion des mineurs et que leurs enfants pourront réussir aux îles Canaries ou en Espagne continentale. Les différents services et organismes sociaux redoublent effectivement de rivalité pour accueillir ces petits enfants des cayucos pour les prendre en charge. Un conseil de bienfaisance de la jeunesse à Extremadura a d'ailleurs décidé, la semaine dernière, d'accueillir 50 mineurs venus des Canaries auxquels il a concocté un « programme d'action concret pour leur éducation et leur prise en charge professionnelle ». Ces petits clandestins sont au moins sûrs de ne pas subir le sort des adultes. Leur protection relève aux yeux des autorités espagnoles d'un acte humanitaire pour des enfants envoyés à la mort par leurs parents.