Le RND, dirigé par Ahmed Ouyahia, a choisi la maison du Peuple (UGTA) en hommage à Abdelhak Benh mouda pour la célébration du 20e anniversaire de la fondation du parti. A l'entame de son discours prononcé dans une salle archicomble, Ahmed Ouyahia est revenu sur les déclarations faites la semaine dernière par Emmanuel Macron, candidat à la prochaine élection présidentielle et qui ont provoqué un tollé en France. Macron avait condamné la colonisation en l'assimilant à un acte barbare et un crime contre l'humanité. Pour Ouyahia, ce qu'a fait la France en Algérie est pire qu'un crime contre l'humanité. «Puisqu'ils parlent de crime contre l'humanité et qu'ils se disputent entre eux, je leur rappelle qu'ils voulaient faire pire. Ils sont venus pour nous effacer. Ce n'est pas nous qui le disons, mais leurs officiers qui l'ont écrit au XIXe siècle», dénonce le premier responsable du RND et de surcroît directeur de cabinet de la présidence. Dans son intervention, Ouyahia a rendu un vibrant hommage aux militants de son parti, à leur tête Abdelhak Benhamouda, lâchement assassiné par le terrorisme barbare le 28 janvier 1997 dans l'enceinte de l'UGTA alors qu'il finalisait la création du parti qu'il devrait diriger. Au passage, Ouyahia est revenu sur le parcours du parti depuis sa création en 1997. Abordant le prochain rendez-vous électoral, le secrétaire général du RND n'a pas hésité, en exhibant les potentiels humains que renferme son parti en pleine campagne pour les législatives du 4 mai prochain, à donner le nombre de militants que compte le RND. Au plan organique, dit-il, le RND est présent à travers tout le pays, ainsi qu'au sein de la communauté nationale à l'étranger sur les cinq continents, avec 218 000 militants dont 44 000 femmes et 75 000 jeunes de moins de 35 ans. Le RND va soumettre aux électeurs, selon Ouyhaia, des propositions concrètes pour l'aboutissement des réformes politiques initiées par le président Abdelaziz Bouteflika auquel il a réitéré le soutien indéfectible de son parti. Ouyahia évoque la crise économique qui frappe l'Algérie. Pour lui, le peuple qui a pu vaincre le colonialisme, puis le terrorisme durant les années 1990 et le Printemps arabe a les capacités de vaincre cette crise. «Est-ce que le peuple algérien n'a pas vaincu la tragédie nationale en plein embargo sans ami ou frère ? On luttait contre le terrorisme qu'ils appelaient groupes d'opposition armés. Est-ce qu'il n'a pas vaincu la tragédie du Printemps arabe qui a détruit les nations arabes ? Ce n'est donc pas une crise financière ou économique qui peut faire agenouiller ce peuple», se félicite Ahmed Ouyahia qui appelle à batailler pour le changement des mentalités et la réhabilitation de la valeur du travail. De son avis, «le succès de la transition économique et sociale repose d'abord sur une évolution des mentalités pour se libérer de la logique rentière, pour surmonter les entraves des lobbies intérieurs destructrices et l'influence extérieure colonisatrice. Pour réussir la transition, on devra pour cela réhabiliter pleinement l'effort et le travail et aussi triompher de la bureaucratie et des maux qui l'accompagnent. On veut que cette transition soit au service des intérêts économiques du pays et les intérêts sociaux du peuple», soutient le patron du RND, en affirmant que l'Algérie a des ressources financières qui lui permettent d'appliquer sa politique en toute tranquillité et de ne pas mendier à l'étranger. Le chef de cabinet de Bouteflika assure que le pays «affronte» la crise due à la chute des prix des hydrocarbures avec «une capacité de résistance appréciable grâce aux efforts consentis».