La création de clusters, ou pôles industriels de compétitivité, implantés sur le territoire national devrait connaître, dans un proche avenir, une nouvelle dynamique qui permettra de porter le nombre de ces pôles à dix groupements. C'est ce qu'a annoncé, hier à Alger, la secrétaire générale du ministère de l'Industrie et des Mines, Rabia Kharfi, lors d'un forum initié par WTC Algers, consacré au thème «Clusters : innovation et avantage compétitif des nations». Mme Kharfi a rappelé à ce propos que six groupements d'entreprises industrielles du même secteur existent déjà, depuis quelque temps, et qu'un nouveau cluster pour l'industrie des cosmétiques est en gestation. Ceux déjà en activité concernent l'industrie des boissons, la mécanique de précision, le numérique et l'électronique, l'agroalimentaire, notamment la filière lait, implanté à Sétif et le cluster dattes, récemment créé à Biskra. Selon Ahmed Tibaoui, directeur général de WTC Algers, cette nouvelle forme d'organisation de l'activité industrielle est à même de «favoriser une meilleure croissance économique et d'encourager la création de l'emploi». Elle présente également «une alternative adéquate pour la diversification de l'économie, tout en permettant au pays de devenir attractif pour les entreprises étrangères». Pour sa part, le vice-président du FCE, Brahim Ben Abdesselam, précise que la «clusterisation» de l'économie algérienne s'avère nécessaire pour réussir sa diversification, d'autant que l'inquiétude ne concerne pas, aujourd'hui, la diminution des ressources financières, mais plutôt la dépendance aux hydrocarbures. De par le monde, l'organisation en cluster est devenue en quelques décennies une stratégie incontournable d'animation du développement économique, aussi bien dans les pays industrialisés que dans les pays en développement et émergents. Il faut dire, cependant que l'approche «cluster» est pour le moins récente en Algérie. Les pôles industriels sont lancés et pilotés par le ministère de l'Industrie et des Mines, mais leur rythme de progression et de développement reste lent. Le cluster est un instrument créé sous l'égide de la DG PME du ministère de l'Industrie et bénéficie de l'accompagnement de l'organisme allemand GIZ, chargé de la coopération. Il est destiné à développer les exportations hors hydrocarbures, soutenir la compétitivité, à augmenter les exportations et assurer un meilleur accès aux marchés dans un contexte économique mondial extrêmement difficile et compétitif. Notons, enfin, que le WTA Algers et l'Institut de formation technologie et management ont procédé, hier, à la signature d'un accord pour le lancement d'un mastère en management de cluster et de réseaux territoriaux. L'Ecole nationale polytechnique d'Alger a, pour sa part, signé une convention de coopération avec le cluster mécanique de précision.