- Que pensez-vous de la polémique suscitée par votre livre ? Visiblement, c'est une association qui aurait protesté contre mon passage sur un canal public et national pour parler de mon livre. J'aurais aimé savoir qui sont ces historiens qui ont voulu lancer cette polémique. Ont-ils lu le livre ? On ne peut pas critiquer un ouvrage, si on ne l'a pas lu. Je voudrais savoir quels sont les passages qui posent problème. Je voudrais avoir un dialogue sur le fond. Qu'on fasse un débat sur le fond de ce que j'ai écrit. - On vous reproche la réhabilitation d'un colonialiste ? Ils disent que mon arrière-grand-père était un criminel ! Mais c'est de la diffamation. Il ne l'a jamais été. Né en 1885 et mort en 1945, quel crime a-t-il commis ? Que lui reproche-t-on ? On confond les époques et le contexte. - Selon les historiens, à l'exemple de Ali Farid Belkadi, votre arrière-grand-père coupait les oreilles des résistants algériens auxquels il tendait des embuscades avec ses goumiers pour les remettre en guise de cadeau aux généraux de l'armée française... Couper les oreilles des Algériens ? Il faut comprendre le contexte. C'est en 1840 quand il y a eu la bataille de Salsou, que j'explique d'ailleurs dans mon livre. L'enjeu est détaillé. Pour aller du Sud au Tell, la tribu des Bengana devait traverser Salsou pour alimenter les bestiaux. Elle en a été empêchée par le marabout Hacen Ben Azouz de Tolga et c'est ainsi qu'une bataille s'est déclarée. Et finalement ce sont les Bengana qui ont gagné. Les gardes de la tribu ont coupé les oreilles des vaincus et les ont envoyées au commandant français qui était à Constantine. Pourquoi Hacen Ben Azouz empêchait-il la tribu ? Cependant, les Bengana ont mené en 1837 la bataille de Constantine où ils se sont battus contre les Français. Il faut aujourd'hui rétablir la vérité. - Que dire alors du passé «peu glorieux» de vos aïeux ? Les historiens sont formels là-dessus. C'est à toute la famille Bengana que l'on reproche des actes «criminels»… J'ai écrit un livre pour restituer des faits historiques avérés, issus de publications historiques. Je demande à ces historiens de lire mon livre et de critiquer après. Je ne fais pas dans le révisionnisme de l'histoire. Qu'est-ce qui peut m'empêcher de faire un livre sur Si Bouaziz Bengana dans un pays de liberté d'expression. L'Algérie est censée être un pays de liberté d'expression et la France aussi. Pourquoi je ne pourrais pas écrire un livre et une biographie sur cette personnalité. Tous les faits cités et écris dans ce livre sont avérés. - Justement, vous qui n'êtes pas historienne, sur quelles archives vous êtes-vous basée pour écrire votre livre ? Toutes les sources sont citées dans le livre. Mon manuscrit a été relu deux fois par Olivier Le Cour Grandmaison, universitaire et spécialiste des questions coloniales, très engagé pour la reconnaissance par les Etats des massacres coloniaux. Je l'ai reçu plusieurs fois dans le cadre de mon association franco-algérienne. Il a donc validé le contenu historique. Et tous les faits historiques sont référencés, il suffit d'ouvrir le livre. Je suis docteur en pharmacie et j'ai adopté une méthode de communication scientifique en matière de référencement.