Même avec les dernières pluies et chutes de neige, le taux de remplissage du barrage de Aïn Zada et des nappes phréatiques n'était pas significatif. De l'avis des experts, ce n'est pas l'eau qui risque de manquer, mais l'eau telle que nous l'avons connue coulant à flots et à moindre coût. Autour de ce thème, le collège Abderrahmane Bentayeb, à Bordj, en collaboration avec l'ADE, a abrité une journée de sensibilisation sur la consommation de l'eau, en concoctant un menu copieux traitant de la rationalisation de la denrée précieuse et de la conduite à tenir pour en faire bon usage. Dans un style ludique et éducatif, les potaches ont subjugué l'assistance nombreuse par un éventail d'activités artistiques, parfois à travers des jacqueries cocasses qui font marrer, mais qui donnent à méditer. Un peu plus tôt, les services de l'ADE ont projeté un documentaire sur les ressources hydriques dans la wilaya et les défis qui les attendent face aux besoins grandissants des populations, aux déperditions et aux créances élevées. A titre indicatif, 40% des eaux finissent en déperdition, des créances qui s'élèvent à des milliards de centimes et, abstraction faite des sources en chute de débit, 14 principaux forages, éparpillés dans les communes gérées par l'ADE, ont été déclarés à sec, il y a quelques mois, faute de pluviométrie suffisante, enfonçant ainsi d'un cran la galère du citoyen de plus en plus gourmand dans la consommation de l'eau. Ainsi, durant l'été dernier, 2 forages sur 6 de Bordj Ghedir, à 30 km au sud, alimentant le chef-lieu de wilaya ont été mis à sec, les quatre restants à faible débit, soit une chute de 76 litres par seconde, avec un total de 256 l/s à 40 litres avec un total de 82 l/s. Vers l'est, dans la commune de Birkasdali, le forage de Djouher 1 a vu son débit baisser de 15 l/s à 8 l/s et Djouher 2, de 8 l/s à 5 l/s. Idem pour le forage de Aïn Beida, dont le débit a chuté de 7 l/s à 2 l/s. La situation n'était pas moins alarmante pour les 3 forages de Bir Aïssa. L'un était complètement dans un mauvais état et son eau impropre à la consommation, pour interférence avec des eaux usées, et l'autre en nette diminution de débit, soit de 8 l/s à 3 l/s, et le dernier forage a purement chuté de 8 l/s au tarissement. Même avec les dernières pluies et chutes de neige, le taux de remplissage du barrage de Aïn Zada et les nappes phréatiques n'était pas significatif, selon M. Touahria, directeur de l'ADE. Retour à la cour de récréation du collège Bentayeb, transformée en un musée à ciel ouvert, où les élèves ont laissé libre cours à leur imagination à travers des dessins, maquettes et poèmes... traitant tous du gaspillage de l'eau. Aussi indifférents et insoucieux qu'ils puissent paraître, les potaches ont fait preuve de maturité et de prise de conscience quant à l'usage rationnel de l'eau. Reste à joindre l'acte à la parole.