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James Ellroy : le mystère de Los Angeles
Publié dans El Watan le 16 - 11 - 2006

Dans James Ellroy : American Dog, diffusé sur Arte, Clara Kuperberg et Robert Kuperberg tracent le portrait plus vrai que nature du romancier dont le nom et l'œuvre sont si intimement liés à la ville de Los Angeles.
Lee Earle Ellroy, devenu James Ellroy, est né en 1948 dans cette cité qui n'est pas aussi angélique que son appellation l'indique. Auteur de romans sombres — une vingtaine depuis 1981 — James Ellroy connaît Los Angeles sous son aspect le plus obscur. Dans des romans tels que Brown's Requiem, Clandestin, Lune sanglante, La colline aux suicidés et tout récemment American Death, le romancier dépeint sa ville natale sous les traits les plus effrayants, ceux d'une chronique criminelle récurrente. James Ellroy a été confronté à la mort dès sa petite enfance. Sa mère a été assassinée en 1958 alors que James Ellroy n'avait que 10 ans. Ce meutre jamais élucidé est à l'origine de l'obssession de la mort qui se retrouvera dans tous les romans de James Ellroy. L'écrivain a en fait grandi avec un immense complexe de culpabilité envers sa défunte mère qu'il avait abandonnée pour vivre avec son père après que le couple ait définitivement divorcé. James Ellroy parle de sa mère, qui exerçait la profession d'infirmière, comme d'une flamboyante rouquine qui fréquentait les bars pour hommes. C'est dans l'un de ces endroits glauques qu'elle a probablement croisé la route de son assassin. Ce fait lui-même n'aurait sans doute pas contribué à forger l'imaginaire de James Ellroy. Enfant, il avait été subjugué par les circonstances du meutre abominable d'une jeune figurante, Elisabeth (ou Betty) Short connue comme Le Dahlia noir. Betty Short, portée disparue, avait été retrouve morte à la mi-janvier 1947, atrocement mutilée, son corps coupé en deux au niveau de la taille. Ce fait divers avait ébranlé l'Amérique et James Ellroy en évoquant sa mère rend grâce qu'elle n'ait pas subi le sort de Betty Short. Pourtant, dans son esprit, les deux femmes avaient presque fini par n'en faire qu'une. James Ellroy n'a jamais réellement pu se détacher de Betty Short, à laquelle il a consacré l'ouvrage Le Dahlia noir que vient de porter à l'écran Brian De Palma. Morte à 24 ans, Betty Short inspire à James Ellroy une compassion teintée de douleur, car elle lui rappelle la disparition tragique de sa propre mère. Dans ses romans, c'est cette assomption psychotique vers la vérité qui scande la quête du romancier dans un Los Angeles criminogène. Presque quarante ans après, James Ellroy a consulté dans les archives de la police de Los Angeles le dossier relatif au meutre de sa mère bien que les autorités aient voulu l'en dissuader tant les photos qu'il aurait à voir étaient insoutenables. Pour l'écrivain, c'était un exorcisme supérieur à l'acte d'écrire. D'ailleurs, sur ce point justement, il ne se jugeait pas supérieur à Steve Hodler, mondialement connu comme le spécialiste qui a le mieux abordé l'affaire du Dahlia noir. Mais James Ellroy ne serait jamais devenu un romancier s'il n'avait pas baigné dans ce climat mortifère de Los Angeles et si le double épisode de l'assassinat de Betty Short et de Madame Ellroy n'avait pas pris une si grande place dans son inconscient. Car de quoi est-il question dans l'abondante littérature de James Ellroy si ce n'est du rapport à la mort. Dans cette œuvre imposante, c'est la figure de la femme escamotée qui est dominante. Betty Short et la mère de James Ellroy ont été littéralement gommées sans que les enquêtes respectives sur leurs assassinats n'aient abouti à mettre la main sur les coupables après près de cinquante ou soixante ans. C'est cette Amérique cruelle, insondable que décrit James Ellroy dans L.A Confidential qui, comme ses autres romans, est une introspection froide des mythes criminels qui font du serial killer personnage emblématique de la vie quotidienne. Au fond, c'est cette absence de la mère qui explique le plus le personnage James Ellroy qui vivra dans le remords de n'avoir pas été à ses côtés. Il doit pourtant à sa mère essentiellement d'être devenu l'homme et l'écrivain qu'il est, le Dostoievski d'une Amérique des dérives criminelles qui dépassent toutes les fictions. Cela explique que James Ellroy cherche dans toutes les femmes l'image de sa propre mère et qu'il l'ait trouvée dans celle de Betty Short qu'il a si violemment sublimée dans Le Dahlia noir : c'était presque sa propre histoire.

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