Des créances qui augmentent de 7%, en passant de 19 à 20 milliards de centimes, des branchements illicites à tout bout de champ et avec le nombre d'abonnements qui va crescendo, en raison de l'émergence continue de cités, l'Algérienne des eaux (ADE) est au bord de l'asphyxie. Une situation qui risque de perturber l'approvisionnement des mauvais comme des bons payeurs, indiquent les responsables de cet organisme. «Et en dépit des dernières chutes de pluie et de neige, rien n'a changé, puisque le taux de remplissage du barrage de Aïn Zada n'est qu'à 65% de sa capacité et les nappes phréatiques ne sont toujours pas remplies à cause de la sécheresse qui a sévi pendant des années. Et s'il n'y a pas d'autres précipitations, nous aurons beaucoup de difficultés à alimenter correctement nos clients», précise M.Touahria, directeur de l'antenne ADE de Bordj. Notre interlocuteur cite le cas des quatre forages et un puits de la commune d'El Hamadia, au sud du chef-lieu de wilaya, dont les débits n'ont pas considérablement augmenté malgré les dernières intempéries. Ainsi, le débit du forage Bousmir 1 a légèrement augmenté à 8 l/s, au lieu des 13 habituellement, et le débit du forage des pépinières, qui a dégringolé à 0,5l/s, s'est péniblement élevé à 2 litres par seconde, au lieu des 6 l/s avant décembre 2016. Les 20 milliards de créances des 86 332 abonnés de l'ADE sont répartis en trois catégories : 12 milliards pour les ménages, 6 pour l'administration et 2 pour les services. «Avec le départ à la retraite de bon nombre de nos cadres et agents qui ne sont toujours pas remplacés, nous avons eu et nous aurons beaucoup de difficultés à optimiser le recouvrement. Face à certains clients récalcitrants, nous sommes contraints parfois de procéder à des coupures. Et ces opérations ne se passent pas très bien dans beaucoup de cas», nous lance M. Dahane, chef du département commercial à l'ADE. A en croire les responsables de cette entreprise, le phénomène d'insolvabilité ne touche visiblement pas que les faibles bourses parmi les clients. «Il y a le cas d'un ‘‘col blanc'', qui a réservé un accueil des plus hostiles à nos agents qui n'ont fait que leur travail. Il les a accusés d'avoir failli provoquer...une fausse couche à sa femme enceinte !», soutient notre interlocuteur.