La réunion interministérielle finale devant fixer les montants des produits soumis aux licences d'importation au titre de l'exercice 2017 se tiendra «en fin de cette semaine ou en début de la semaine prochaine». C'est ce qu'a annoncé, hier à Alger, le ministre de l'Habitat, de l'urbanisme et de la ville et ministre du Commerce par intérim, Abdelmadjid Tebboune. Tout en rassurant que les pouvoirs publics ne vont «rien interdire», le ministre affirme que la politique de régulation des importations sera renforcée. «Nous n'interdisons rien, nous régulons nos importations afin de protéger nos recettes en devises affectées par la diminution des cours du baril de pétrole.» Et de préciser que les produits de première nécessité n'étaient pas concernés par ce dispositif de licences mis en place depuis janvier 2016 : «Nous ne réduirons pas d'un kilogramme tout ce qui est importé en matières de légumes secs, de céréales, d'huile et de sucre», a-t-il expliqué. Pour le reste des produits, le ministre a fait savoir que leur importation dépendra désormais de deux principes, à savoir la qualité et la disponibilité sur le marché local. «Diminuer la facture des importations, c'est d'abord ne pas importer ce que nous avons déjà sur le marché national», a indiqué M. Tebboune, soulignant que «l'interdiction d'importation des pommes n'a pas été décidée pour priver l'Algérien de ce produit, mais il faut le souligner, cette année nous avons eu une production extraordinaire en quantité et en qualité.» Le ministre a fait savoir à ce propos que le gouvernement «ne cédera pas aux pressions de parties qui veulent importer ce fruit en dépit de sa disponibilité». Quant à l'importation de la banane, le ministre a indiqué que l'activité allait reprendre prochainement. «Personne n'a bloqué les importation des bananes. Les licences de 2016 étaient arrivées à échéance. Maintenant, il faut de nouvelles licences qui vont arriver bientôt», a expliqué M. Tebboune, tout en précisant que l'importation de ce fruit sera dédiée exclusivement à 7 ou 8 spécialistes dans ce domaine. Il convient de rappeler que le gouvernement a tenté, durant l'année précédente, à travers un certain nombre de dispositifs, de réduire au maximum la facture des importations, avec comme premier objectif de réaliser une diminution de 15% par rapport à l'année 2015. Néanmoins, les licences imposées à l'importation de certains produits, dont essentiellement les véhicules, le ciment, le rond à béton et certains fruits exotiques n'ont réussi à faire reculer la facture qu'à hauteur de 9%. Le déficit commercial s'est ainsi accentué l'année dernière, atteignant plus de 17 milliards de dollars, contre 13 milliards de dollars en 2015. C'est la raison pour laquelle les pouvoirs publics comptent durcir encore plus les conditions d'accès à la devise étrangère servant à l'activité import, limitant ainsi l'entrée des marchandises étrangères aux seuls produits indispensables, à l'instar des produits de large consommation, ou ceux servant à la production nationale, tels que les intrants et les équipements. Le reste des produits, de seconde nécessité, seront soumis à des quotas préalablement définis.