Le wushu kung-fu est un art martial très prisé en Algérie. Ils sont plus de 40 000 à le pratiquer à travers le territoire national, selon le chiffre qui nous a été communiqué par Yahia Beddour, président de la Fédération nationale de ce sport, nouvellement créée (jusque-là le kung-fu était géré par le comité national de ce sport) au niveau de la Fédération algérienne des arts martiaux (FAAM). Si le judo et le karaté, discipline olympique pour la première, alors que la deuxième est candidate pour le devenir, sont bien établis dans le pays, disposant de leurs propres fédérations sportives, le kung-fu, qui a déposé sa candidature lors des JO de Pékin (2008), vient juste derrière. Deux autres arts martiaux sont présents aux Jeux olympiques. Il s'agit de la lutte et du taekwondo, un sport sud-coréen. Ainsi, des neuf principaux sports qui sont sous l'égide de la FAAM, à savoir le kung-fu, vovinam viet vo dao, kempo, yusekan budo, aikido, qwankido, kishintai tai jutsu, boxe chinoise et vo vietnam (il y a un dixième comité national nommé disciplines affinitaires qui compte dix autres disciplines), le wushu kung-fu est celui qui dispose du plus grand nombre de licenciés. Ils étaient 2314 athlètes de 73 clubs à avoir pris part l'année passée aux différentes compétitions nationales. Le vo vinam viet vo dao vient derrière avec 940 athlètes pour 28 clubs. Le kung-fu dispose au total de 5640 licenciés répartis à travers 22 wilayas. Et le chiffre serait beaucoup plus important, puisque faute de moyens financiers, les clubs, dans les différentes disciplines, ne retirent de licence que pour les athlètes engagés dans les compétitions officielles, comme nous l'a expliqué le président de la FAAM, Djamel Taazibt. Il serait donc compliqué d'avoir des chiffres réels quant au nombre de pratiquants de ce sport en Algérie, sans noter le nombre de clubs non affiliés à la Fédération. Certains «maîtres» ouvrent des salles pour initier les jeunes à un art martial, moyennant une contribution mensuelle et ce, sans qu'il s'affilie à un quelconque comité national. Il est vrai qu'en l'absence de subvention, ces sports n'étant pas la priorité des autorités ni des sponsors qui préfèrent s'orienter vers des disciplines beaucoup plus «visibles», les gérants de ces salles sont bien obligés de faire payer les pratiquants, notamment pour couvrir les frais de la location des lieux et éventuellement la rémunération des encadreurs, le bénévolat n'étant pas «accessible» à tous. En tout cas, au niveau de la FAAM, la politique est claire, comme nous l'a indiqué la directrice du développement et de la formation, Bentaleb Hadia : aucun club ne peut être affilié à la FAAM s'il ne dispose pas de son agrément. En d'autres termes, ces clubs «non-déclarés» ne peuvent engager des athlètes dans des compétitions officielles. Quand le cinéma fait la promotion du sport Avant de vendre toutes sortes de produit sà travers le monde, la Chine avait commencé, depuis fort longtemps, à exporter ses arts martiaux. En concurrence avec le Japon, d'où sont venus le karaté et l'aïkido, pour ne citer que les plus connus, l'empire du milieufait la promotion du kung-fu. Un ensemble d'arts martiaux dont les multiples subtilités connues qui varient d'une région chinoise à une autre, ne sont décelables que par les plus initiés. Et c'est à travers le cinéma que les Algériens, comme beaucoup d'autres peuples de la planète, ont aimé ces arts avant de les pratiquer. Il y a en premier lieu, Bruce Lee, la star sino-américaine, dont les films rapportent à ce jour des millions de dollars, ainsi que la série de David Caradine produite durant les années 70. Ensuite, Jackie Chan, en activité à ce jour, a pris le relais. Le plus récent, et le plus Chinois d'entre tous, est sans aucun doute Jet Lee. Des acteurs dont les prestations ont fasciné beaucoup de jeunes ont motivé plus d'un à pratiquer ces arts martiaux, principalement le kung-fu. La volonté de quelques «maîtres» algériens, ayant pratiqué pendant des années ces arts martiaux, ont acquis au fil des ans une expérience - des stages proprement dit, en Chine, y ont contribué aussi. Au-delà de l'intérêt que peuvent susciter en eux ces combats épiques que mènent les personnages interprétés par les comédiens cités plus haut, il subsiste ce souci chez les jeunes de se défendre courageusement et efficacement en cas d'un éventuel problème.