La banque islamique Al Salam Bank Algérie a proposé au ministère des Finances ses services pour un éventuel lancement d'une opération d'emprunt obligataire islamique, sous la forme de Sukuk souverains. Selon le directeur général de la banque, Nasser Hideur, qui en a fait l'annonce, hier à Alger, lors d'une rencontre consacrée à la finance islamique, les Sukuk n'est autre qu'un terme désignant un financement obligataire conforme aux principes de la charia, qui interdit de rémunérer un placement sous forme d'intérêts. Pour étayer ses propos, le même responsable a indiqué que cette proposition peut s'appliquer pour le financement de beaucoup de projets d'investissement, à l'exemple du projet du grand port commercial de Cherchell, dont le coût de réalisation est estimé à 3,3 milliards de dollars. M. Hideur a expliqué, à ce propos, que les Sukuk sont des produits financiers adossés à un actif tangible et à échéance fixe. Ils confèrent un droit de propriété sur les actifs de l'émetteur, et leurs porteurs reçoivent une partie du profit attaché au rendement de l'actif sous-jacent. Ainsi, l'intérêt est remplacé par un profit prévu à l'avance, à risque quasi-nul. Cette forme d'obligation est similaire aux «Titres adossés à des actifs», à la différence que les Sukuk ne versent pas d'intérêt mais des revenus corrélés aux actifs sous-jacents. Par ailleurs, les participants à cette rencontre ont signalé l'absence, en Algérie, d'un cadre juridique et réglementaire encadrant le financement islamique, bien que deux banques islamiques activent sur la place financière depuis une vingtaine d'années. Quelques banques conventionnelles ont annoncé, récemment, qu'elles préparaient de nouveaux produits bancaires sans intérêt, conformes aux préceptes de la finance islamique. Le ministre des Finances, Hadji Baba Ammi, a indiqué, dimanche dernier, que son département est en train d'étudier le projet d'un nouvel emprunt obligataire à lancer pour cette année, mais sans intérêt.