Conscient des dangers des nouvelles technologies qui conspirent à tuer tout effort mental chez les nouvelles générations, Mohamed Traikia, alias Dasnitra, professeur de français et d'anglais à l'école privée de management El Basir, a eu l'idée de lancer un avis pour l'organisation d'un concours de dictée, en français, anglais et arabe, destiné au large public. «Les enfants de nos jours ont tendance à perdre le goût de la lecture, l'écriture, dessin et toute activité manuelle. Ils écrivent, lisent et articulent mal et s'intéressent de moins en moins aux activités artistiques. Le mal, sans aller par quatre chemins, incombe, au micro-ordinateur qui fait tout à leur place. C'est à travers ce genre d'activités qu'on peut leur redonner goût aux disciplines classiques et basiques dans tout enseignement» nous dit- il. Un professeur sorti droit de l'époque «love and peace» des années soixante-dix, possédant un bagage artistique et littéraire qu'il voudrait transmettre aux générations actuelles parmi ses élèves, tous cycles confondus. Tantôt en éduquant leur écoute à travers des textes mélodiques accompagnés à la Bob Dylan avec l'instrument harmonica, qui ne quitte jamais sa serviette; tantôt en récitant un poème avec une moralité qui donne à méditer. «Et les élèves sont souvent réceptifs quand ils entendent un joli poème, comme celui-ci de Victor Hugo : Une pomme rubiconde, se pavanait, proclamant qu'elle était le plus beau de tous les fruits du monde, le plus tendre, le plus charmant le plus sucré, le plus suave...Oui, c'est bien vrai, dit un tout petit ver blotti dans le creux de la pomme...» La dictée permet à l'apprenant aussi bien de perfectionner sa calligraphie que d'orthographier correctement le mot. Pour notre interlocuteur, la meilleure discipline à inculquer à l'enfant pour qu'il puisse soigner son écriture est le dessin. «Il y a des parents qui me demandent d'aider leurs enfants à écrire lisiblement et joliment. Mais cela ne vient pas en claquant les doigts. Il faut persévérer. Et le meilleur moyen pour y arriver, il faut les motiver par le dessin, une discipline ludique et éducative à la fois». En somme, l'organisation de ce concours de dictée est une initiative louable, pourvu qu'elle s'inscrive dans la durée. Car elle permet aux jeunes de s'adonner à une discipline utile et indispensable dans leurs cursus scolaire et professionnel, pour autant leur permet de s'extirper des griffes de l'oisiveté et d'échapper à l'ennui. «Dans la vie, comme en littérature, en peinture, musique et dans tous les arts, l'ennui est le père de tous les vices. Il faut le fuir à tout prix», dit l'académicien et homme de lettres Jean d'Ormesson. À vos plumes.