En ce 2e jour de festival (mercredi), l'esplanade de Riad El-Feth a été envahie par des centaines de jeunes venus assister, pour certains, au concours de Cosplay, pour d'autres, ce fut l'occasion de découvrir les différentes expositions proposées au public, notamment celles de L'Andalou, l'histoire de la BD italienne ou encore le triangle Alger-Bruxelles-La Havane Dès l'entrée dans l'espace réservé aux exposants, les visiteurs sont accueillis par un immense pavillon dédié à l'histoire de la BD italienne. L'exposition "Fumetti, pour tout le monde" (Fumetti, ou bulles en italien), retrace l'histoire du 9e art Italien sur près de cent ans. De Crepax, Battaglia, en passant par Magnus et Manara, ce sera l'occasion de découvrir ou redécouvrir les grands maîtres de la BD italienne et son évolution. Laura Scarpa, bédéiste et éditrice de la revue ComicOut, nous a déclaré que "cette exposition est un projet très ambitieux qui présente l'histoire de la BD italienne des années 50-60 à nos jours". Et d'ajouter : "Nous avons tenu à mettre en avant deux courants, celui populaire, qui a été porté par Sergio Bonelli, avec ses personnages mythiques comme Dylan Dog. De l'autre, nous avons la BD d'auteurs, avec Hugo Pratt, Sergio Toppi, Dino Battaglia, et Crepax. Ces artistes ont fondé la bande dessinée d'auteur, avec leurs dessins et l'écriture de leurs textes. Puis dans les années 70-80, il y a une révolution; avec la revue Frigidaire, et des auteurs comme Pazienzia, Liberatore, Lorenzo Mattotti, ou encore Igor». Quelques mètres plus loin, au cœur de l'esplanade, une foule de jeunes s'est amassée autour d'une scène où des Cosplayers sont venus exhiber leur costumes inspirés de personnages de Mangas, de BD ou de cinéma, au jury présidé par Isabelle Jeudy, sacrée championne du monde de Cosplay en 2007, avec entre autres jurés Sayan (Salim Brahimi) et la commissaire du festival, Dalila Nedjam. Le jury a par ailleurs tenu à rappeler aux participants les critères recherchés, comme la vraisemblance des costumes, leur exécution, et l'occupation de la scène. En somme, pour ce premier jour de sélection, le public avait l'air ravi de voir ces jeunes participants donner de leur temps et de leur personne afin de se glisser dans la peau de leur personnages préférés. L'Andalou, qui a reçu le Grand prix d'honneur du FIBDA cette année, présente son exposition "The dark side and the blue side" dans le chapiteau principal de l'esplanade. L'artiste, qui tient à passer inaperçu parmi les visiteurs curieux de découvrir cette exhibition tantôt sombre, tantôt colorée, se plaît à écouter les impressions du public et leur avis sur elle. Il nous a confié à ce propos que l'exposition "The dark side and the blue side" représente ses deux facettes extrêmes: "Ce sont mes deux perceptions de la société, le positif est représenté par la couleur bleue ; l'humour, le ciel bleu, des couleurs chaudes et des personnages poilants et rigolos". Et de renchérir : "Quant au négatif, il est bien sûr ténébreux et funeste. Bizarrement, j'ai vu que les plus jeunes étaient beaucoup plus attirés par ce côté sinistre ». Lysbeth Daumont, une des coordinatrices du projet "Kronikas, l'inventaire imaginaire", nous a confié que cette initiative, qui réunit des artistes algériens, bruxellois et cubains, comme Alexander Izquierdo, est née grâce à Etienne Schréder (dessinateur et bédéiste belge, à qui on doit notamment plusieurs numéros de Black et Mortimer). Il a formé des jeunes auteurs à La Havane et à Alger. Quant au contenu de la publication qui verra le jour après cet ambitieux projet, elle sera "multilingue, avec le français, le néerlandais, l'anglais, et l'espagnol. Ce projet est assez expérimental mais très encourageant", a-t-elle indiqué. Cette 9e édition du Festival international de la bande dessinée, sous le slogan "La 9e bulle pour le 9e art", sera clôturée aujourd'hui, avec l'annonce des grands lauréats du concours Cosplay. Yasmine Azzouz