L'accès à l'eau fait partie des besoins essentiels pour garantir la sécurité alimentaire, la santé humaine et l'agriculture, mais les pénuries d'eau qui se profilent à l'horizon en Afrique du Nord et au Proche-Orient représentent un énorme défi qui requiert une intervention massive et urgente.» C'est le constat que fait l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) de la situation hydrique dans la région. Son directeur général, José Graziano da Silva, a indiqué, jeudi dernier depuis Le Caire, que les ressources en eau douce en Afrique du Nord ont baissé ces 40 dernières années de deux tiers et sont maintenant 10 fois inférieures à la moyenne mondiale d'eau disponible par personne, «ce qui souligne la nécessité d'une profonde refonte des systèmes alimentaires». Une récente étude de la FAO a démontré que des températures plus élevées pourraient contribuer à écourter de 18 jours les saisons de production et avoir pour effet de réduire les rendements agricoles de 27 à 57% d'ici la fin du siècle. «Cette situation est appelée à s'aggraver, car le changement climatique entraîne des sécheresses plus fréquentes et plus longues avec de graves répercussions sur la production alimentaire», souligne l'organisation onusienne. C'est pourquoi la FAO compte lancer un projet de portail de données permettant aux pays pauvres en eau d'utiliser les images par satellite, afin d'améliorer leur gestion de leurs ressources hydriques. Le projet en question est destiné à tous les utilisateurs qui en auront besoin et a pour but de «collecter et analyser les informations par satellite et de les mettre au service d'une meilleure productivité des terres et de l'eau et du développement des systèmes agricoles». Cette imagerie donne accès quasiment en temps réel à des données sur l'utilisation des ressources naturelles pour la production alimentaire et la croissance des plantes. En Algérie, le secteur agricole est considéré comme le domaine le plus consommateur d'eau avec 65% des ressources hydrauliques, alors que les superficies irriguées n'occupent que 5 à 7% des superficies cultivées. Les pouvoirs publics projettent de doubler les surfaces agricoles irriguées en petite et moyenne hydraulique, qui ne couvraient en 2000 que 300 000 ha, et ce, par l'aménagement d'un million d'hectares irrigués entre 2015 et 2020, dont près de 500 000 ha en grands périmètres irrigués, 280 000 ha en petite et moyenne hydraulique pour le nord du pays et 220 000 ha pour les régions sahariennes.