Plus de 80% des subventions de l'Etat pour l'agriculture sont destinés à l'irrigation et à la mobilisation des ressources hydriques. C'est dire l'importance qu'accorde le secteur agricole en particulier et les pouvoirs publics en général à l'eau . L'Algérie, étant un pays semi aride, est contrainte, d'utiliser ses ressources hydriques de manière rationnelle. Pour cela, le secteur de l'agriculture, premier consommateur de l'eau, a opté pour des systèmes d'irrigation très économiques à l'image du goutte à goutte. Parmi les 825 000 ha irrigués, 167 000 ha le sont en goutte à goutte. Les aides de l'Etat dans le cadre du Plan national de développement agricole (PNDA) notamment ont été orientées vers la mobilisation de l'eau d'irrigation. Les actions engagées au niveau des zones steppiques, à titre d'exemple, ont contribué à réhabiliter plus de 3 millions d'hectares sur les 7 millions d'hectares de parcours fortement dégradés, grâce à la mise en défens et aux plantations pastorales ainsi qu'au programme de conservation des sols et de domestication des eaux de ruissellement destinées à l'irrigation. Ce genre d'opérations ont contribué à mieux protéger les parcours et à tripler l'offre fourragère, atteignant près de 4 milliards d'unités fourragères, soit l'équivalent de près de 40 millions de quintaux d'orge, tout en densifiant les points d'eau pour l'abreuvement des cheptels. Il faut savoir que les ressources en eau superficielle renouvelables totalisent environ 9.8 km3/an pour l'ensemble du pays où le Sahara, bassin le plus important de par la surface, ne renferme que 0.6 km3. Les ressources en eau souterraine renouvelables, quant à elles, sont contenues dans les nappes du nord du pays et sont estimées à près de 1.5 km3/an. Ces nappes sont alimentées essentiellement par les précipitations dont la répartition demeure irrégulière à la fois dans le temps et dans l'espace. Le sud du pays se caractérise par l'existence de ressources en eau souterraines très importantes provenant des nappes du continental intercalaire et du complexe terminal. En somme, l'eau nécessite une gestion rationnelle pour des rendements meilleurs. Le spectre de la sécheresse plane sur une bonne partie du monde et pas uniquement sur l'Algérie. Autant dire que les fonds d'aides accordés à l'agriculture sont minimes si l'on considère que 80% de ces aides vont directement à l'irrigation laquelle a toujours été, il faut le dire, un impératif et un instrument privilégié pour assurer l'accroissement de la production agricole. Mais il n'en demeure pas moins que les différentes filières agricoles nécessitent elles aussi des investissements. Et avec 20% seulement de la totalité des subventions agricoles, l'Algérie ne pourrait atteindre les objectifs escomptés dont l'autosuffisance alimentaire. Pour cela, d'importantes subventions pour la mise en place d'équipements de la micro-irrigation ont été octroyées dans le cadre d'un vaste programme d'économie de l'eau pour réduire la demande en eau d'irrigation et limiter les pertes (les objectifs du ministère de l'Agriculture dans le cadre de l'actuel Plan national de développement agricole dépassent 100 000 ha pour la micro-irrigation). Globalement, la superficie irriguée actuellement dans notre pays est de l'ordre de 420 000 ha dont 100 000 ha dans les régions sahariennes et ce, sur une superficie agricole utile de 8 666 715 ha soit près de 5% de la surface agricole utile (SAU). Les 320 000 ha irrigués dans le nord du pays (soit 4,6% de la SAU) se répartissent en deux ensembles nettement différenciés à la fois par la taille des aménagements et par le mode de gestion.Ces superficies sont classées en deux grandes catégories. La première concerne les Grands périmètres irrigués(GPI) classés dépassant en général 500 ha d'un seul tenant et alimentés en eau à partir de barrages ou de batteries de forages profonds avec d'importants investissements collectifs totalement réalisés par l'Etat.La moyenne des superficies réellement irriguées dans ce cadre pendant les 20 dernières années est de l'ordre de 40 000 ha (23%) compte tenu de la sécheresse chronique, de la priorité accordée à l'alimentation en eau potable au détriment de l'irrigation et des problèmes de gestion/exploitation /maintenance. La deuxième catégorie est celle des Périmètres de petite et moyenne hydraulique (PMH) dont les surfaces éparses sont en majorité inférieures à 500 ha. Une partie ou la totalité des investissements est réalisée par les agriculteurs qui puisent leurs ressources de puits, petits forages, retenues collinaires, épandage de crue ou chotts des régions sahariennes.