Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) met en garde contre ce qu'il appelle «des tentations d'un modelage autoritaire du champ politique». «Une telle opération, si elle venait à se produire, ne peut qu'approfondir la crise de confiance et de légitimité qui plombe l'action de l'Etat», affirme le secrétariat du parti dans un communiqué rendu public, hier. Réunie vendredi dernier à Alger, la direction du RCD réaffirme la détermination de ses militants à mobiliser les Algériens pour faire échouer ce projet. «Forts de notre histoire et des référents constitutifs de notre parti qui plongent dans les réalités sociales de notre pays, notre combat est et reste la mobilisation du peuple algérien pour le recouvrement de sa souveraineté afin de bâtir une société de prospérité et de progrès», lit-on dans ce communiqué. Dans ce sens, le parti salue «la mobilisation de ses militants qui ont démontré que le redéploiement du parti à travers le territoire national est une réalité qui pave l'avenir». Revenant sur l'opération de collecte des signatures nécessaires pour valider les listes de candidatures au prochain scrutin, le RCD se dit être victime d'entraves administratives et de l'emprise de l'argent sale sur la politique. «Au sujet du recueil des parrainages aux élections législatives, le parti a engagé l'opération à travers 25 wilayas, où les structures ont pris l'engagement de se déployer pour recueillir les signatures requises. Devant l'argent sale et les entraves administratives, comme l'exigence de l'utilisation d'un logiciel sans moyens ni formation, nombre de nos listes ont été rejetées sans possibilité de recours ou n'ont pu être déposées», explique, d'emblée, la direction du parti. «Avec un tel dispositif sur le terrain, le RCD a ainsi doublement payé les dispositions de la nouvelle loi électorale du fait qu'elle prend en référence le scrutin que le parti a précisément boycotté en 2012», indique la même source. Face à la volonté du pouvoir, ajoute-t-on dans le même communiqué, d'«entretenir le pessimisme ambiant et de sponsoriser la démobilisation», l'exécutif du parti a décidé d'«instruire l'ensemble des structures du parti et les comités en charge de l'animation de la campagne électorale dans chaque wilaya, et ce, en vue d'œuvrer à faire connaître notre programme électoral en privilégiant les rencontres de proximité dans les quartiers, les villages, les lieux de travail et à travers le tissu associatif», précise-t-on. Evoquant l'actualité, le secrétariat national du RCD affirme que «l'apathie du gouvernement est symptomatique de la volonté de maintenir un statu quo aussi vain que dangereux». «La récente tripartite dont, encore une fois, les syndicats autonomes sont exclus, s'apparente à une provocation. Ni le chômage galopant ni la hausse vertigineuse des prix des produits de base n'ont fait l'objet d'une quelconque communication, encore moins de mesures. Dans tous les domaines d'activité, rien ne semble décider le gouvernement à agir», dénonce le parti de Mohcine Belabbas dans son communiqué. «Le pourrissement s'installe dans de nombreux secteurs de l'université, ce qui peut conduire à l'irréparable», en citant la grève de la faim des étudiants en pharmacie.