Le cas des femmes victimes de cette situation demeure encore très mal connu par la société. Le département de psychologie, des sciences de l'éducation et de l'orthophonie du campus universitaire de Tassoust, à Jijel, a organisé récemment une rencontre des plus inédites, exclusivement dédiée aux femmes, sur «La dépression post-partum». «Ouvrir ce thème au débat est une première à Jijel, et peut-être même à l'échelle nationale», souligne un spécialiste. L'intérêt scientifique de ce rendez-vous a été évoqué à travers plusieurs communications présentées par des spécialistes conviés à donner leur point de vue sur le sujet. A l'ouverture cette rencontre, Nadjiba Bakiri, docteur spécialiste en psychologie, a été la première à intervenir pour aborder la vision clinique du thème proposé. Pour elle, «la dépression post-partum est un sujet encore tabou dans la société, il mérite débat et prise en charge». Dans son intervention, elle a notamment fait appel au cas de plusieurs femmes qui sont passées à l'acte fatal de tuer leurs enfants à Constantine, Jijel et ailleurs. «Ces femmes sont elles victimes ou criminelles ?» s'est-elle interrogée à la fin de son intervention. Pour sa part, le Dr Chakour Saïd Chawki, directeur de cette journée, a insisté sur «l'importance d'un tel thème pour donner plus d'explications scientifiques aux étudiantes, venues nombreuses, a-t-il constaté, pour connaître les transformations psycho-physiologiques que connaît la femme dans sa période gestationnelle». Au programme proposé, on notera l'intervention du Dr Khalil Boulassel, de l'hôpital psychiatrique de Jijel, sur «Les troubles dépressifs du post-partum», du Dr Berkou Mezzouz, de l'université de Batna, sur «La vision socio criminelle de ces troubles» et du Dr Amrane Lakhdar, de l'université de Béjaïa, sur «La psychologie de la grossesse et du post-partum». Le Dr Mouloud Mahsoul, de la direction des affaires religieuses de la wilaya de Jijel est intervenu pour évoquer «la vision religieuse de ces troubles», avant que le Dr Salim Sifour de l'université de Jijel n'aborde «L'importance du milieu social dans la prévention des troubles dépressifs chez la femme en période de gestation». La dernière communication a été l'œuvre du Dr Abdelkader Bahtane, de l'université de Guelma, qui a donné une approche sur «L'étude psycho-clinique de ces troubles». Pour les organisateurs de cette rencontre, ces communications ont été retenues pour s'intéresser à la définition de ces troubles, leur évaluation psycho-psychiatrique, leur prise en charge socio-psychologique et la vision de la religion au phénomène.