Les conditions de vie de la population locale ne s'améliorent pas en dépit de la disponibilité des budgets. La daïra de Khemis El Khechna, à 30 km au sud-ouest de Boumerdès, n'arrive pas à amorcer une dynamique de développement en dépit de ses potentialités. Elle est considérée comme la daïra la plus peuplée et la plus vaste de la wilaya de Boumerdès, avec une superficie de plus de 185 000 ha. Son chef-lieu n'a aucun cachet particulier qui pourrait faire sa particularité. Elle donne l'image d'une ville hétéroclite à l'urbanisme rural et urbain brouillon. Le taux de couverture en gaz naturel dans cette daïra est faible. Il est en dessous de la moyenne nationale. Les citoyens de la cité 800 Logements demandent seulement l'accompagnement de l'APC pour le branchement au réseau. Le paradoxe est que le P/APC a annoncé sur les ondes de la radio locale que le programme de réalisation du réseau du gaz est gelé. Le premier responsable de la commune a expliqué que la priorité sera accordée «à l'électrification de certaines zones éparses de la commune parce que là aussi il y a du retard». Le retard dans les projets de gaz et d'électrification n'est pas tant le seul problème de la commune de Khemis El Khechna. Selon un cadre local, «près de 17 milliards de centimes ne sont pas consommés, alors que le cadre de vie est déplorable et les commodités sont inexistantes», dit-il. La ville présente un visage peu reluisant. Les routes sont complètement délabrées. «Les jours de pluie, on patauge dans la boue. L'inondation par les eaux pluviales a touché même le cimetière», témoigne un habitant. Par ailleurs, les besoins en habitat social, à eux seuls, sont estimés à 3000 unités pour les cas urgents. Les programmes de logements tardent à se concrétiser sur le terrain. Le chef de l'exécutif communal avait annoncé que 700 logements de type AADL et 3000 dans le cadre du pôle urbain sont retenus. «On s'enorgueillit d'être la première daïra à avoir éradiqué les sites des chalets, mais on oublie que le nombre de chalets est de 200 à 300 uniquement, alors que la wilaya de Boumerdès en compte 16 000», rappelle-t-on encore. Le citoyen attend depuis des années le lancement, ou la livraison, de projets qui connaissent des retards énormes. Ouled Ali, une localité située seulement à 2 km du chef-lieu, renvoie l'image d'une bourgade coupée du développement. Les décharges sauvages se multiplient et même les accotements des routes secondaires sont jonchés d'innombrables tas d'immondices. Outre la dégradation de l'environnement et l'incapacité des communes à assurer le ramassage des ordures, le citoyen se retrouve désemparé devant l'absence de prestations du service public. Ainsi, les habitants de Chebacheb, une localité située à 7 km du chef-lieu, attendent en vain l'ouverture d'une annexe de la mairie. «Nous avons une société civile, très peu active d'ailleurs, qui tente de s'organiser pour se faire entendre et exprimer ses doléances aux responsables locaux, mais les espaces de rencontres et d'activités font terriblement défaut», confie un enseignant. Alors, en attendant, les citoyens vivent au rythme des élections et des promesses qui tardent à se concrétiser. Khemis El Khechna, qui est connue surtout pour son rôle d'approvisionnement du centre du pays en fruits et légumes grâce à son marché de gros, éprouve des difficultés à sortir du sous-développement.