Selon Kamel Abbes, le bureau d'études a proposé la construction d'une porte géante pour accéder au parc du Bardo, pour la «modique» somme de… un milliard de dinars ! Dégradation, abandon, insalubrité et herbes sauvages, tel est l'état des différents jardins publics dans la ville de Constantine, c'est ce qu' a constaté hier, le wali, Kamel Abbes, lors d'une sortie consacrée à la visite d'une dizaine de lieux de villégiature. Malgré l'opération de nettoyage des jardins ouverts à la population menée par la commune la veille, en prévision de la visite du wali, les services concernés n'ont pas pu cacher la réalité et maquiller, comme à chaque événement, le laisser-aller qui frappe ces lieux. Là où l'on a enregistré le plus de dégradations, c'est au niveau du jardin historique Bennacer, en plein centre-ville. Le chef de l'exécutif local s'est arrêté sur plusieurs anomalies, notamment l'affaissement de la chaussée au jardin Bennacer, les pelouses dégarnies, la saleté inouïe et le manque de toilettes publiques. Le même constat a été fait aux jardins de Djenna, face au CHU Dr Benbadis, Les Sept Tournants à Bellevue, Guerfi Saïd, le Ciloc et enfin le jardin de Boursas Nouar, à Bab El Kantara, où la réhabilitation lancée en 2012, tarde à se concrétiser. Pour ce qui est du jardin du Bosquet et celui dénommé Bayrouth, sis à Sidi Mabrouk, le wali a instruit les EPIC communaux et de wilaya, chargés de ces lieux publics pour se mobiliser en plaçant sur site deux agents permanents de maintenance. Il a demandé aussi de reprendre les travaux de la chaussée et de la réhabiliter avec du béton s'il le faut, et de réaliser des clôtures pour ces derniers jardins cités. «Nous avons établi un programme cette année pour la réhabilitation et la réalisation de plusieurs jardins publics dans la wilaya, afin que ces espaces reprennent leur état normal. Dans trois mois nous allons avoir un autre visage de la ville», a promis le chef de l'exécutif. Et de poursuivre: «Le problème primordial est lié beaucoup plus au manque de suivi et de maintenance. Après le renforcement en moyens humains et financiers des EPIC de wilaya et de commune, il va y avoir une amélioration remarquable.» Le jardin de Sousse, que de nombreux responsables ont promis de réhabiliter sans jamais réussir, sera aussi pris en charge, au même titre que ces jardins, selon ses affirmations. Pour conclure et concernant le parc urbain du Bardo, Kamel Abbes a déclaré que le bureau d'études chargé de la réalisation de la porte d'entrée, est en train de revoir son étude. «Le bureau d'études nous a proposé un milliard de dinars pour la construction d'une porte géante pour accéder à ce parc de détente. Donc nous avons refusé cette proposition, on n'exagère pas dans les dépenses publiques», a-t-il expliqué. Malheureusement, ce parc réalisé avec des milliards ne sera pas ouvert pour la population dans les mois à venir. Car, selon Kamel Abbes, une nouvelle étude géotechnique a été lancée récemment par un bureau d'étude. «Pour le glissement, nous avons abandonné la proposition d'installer des pieux de stabilisation. Nous avons demandé au bureau d'études de nous proposer une solution plus raisonnable et plus optimisée», a-t-il dit. Enfin, notons que le projet du parc de Zouaghi, en retard de plusieurs années, il n'a pas été abordé lors de cette sortie. La direction de l'environnement, responsable de ce projet et coupable de son échec, continue de bénéficier de l'indulgence de ses responsa-bles.