La Confédération africaine de football a, depuis hier, un nouveau président en la personne du Malgache Ahmad Ahmad (57 ans). Le challenger du «puissant» Camerounais Issa Hayatou (70 ans) a remporté l'élection, tenue hier à Addis-Abeba, haut la main avec 34 voix contre 20. C'est un énorme coup de tonnerre pour le football africain, car rien ne présageait une telle issue du scrutin. Le Camerounais, qui règne sans partage sur le football africain depuis 1988, était même pressenti pour diriger quatre ans de plus la Confédération africaine de football. Issa Hayatou avait, lors de sa compagne pour son 8e mandat, exhorté les Fédérations africaines à choisir l'«expérience» et la «sagesse». Mais même la promesse d'obtenir 10 places qualificatives pour l'Afrique après le passage du Mondial de 32 à 48 nations n'a pas trouvé grâce chez les votants. Ils n'ont pas écouté la voix de la «raison». Ils ont plutôt décidé d'élire, à la surprise générale, une nouvelle «tête», à savoir le Malgache Ahmad Ahmad, à la présidence de la première instance du football africain. Si beaucoup ont été surpris par le résultat du vote, ce n'est pas le cas du candidat malgache, qui a déclaré juste après son élection : «Si je pensais que je ne pouvais pas y arriver, je ne me serais pas présenté.» Le vice-président de la puissante Fédération ghanéenne, George Afriyie, a estimé que malgré ce qu'a fait Issa Hayatou pour le football africain, il était temps pour lui de se retirer. L'ancien président de la CAF a quitté l'auditorium sans souffler un mot aux journalistes. Soupçonné d'avoir accepté de l'argent en échange de son soutien au Qatar pour l'obtention du Mondial 2022, Hayatou a toujours réfuté ces accusations. Il n'a d'ailleurs jamais été inquiété, même s'il a occupé le poste de président de la FIFA par intérim. Soutien Le Sunday Times a également affirmé que le nouveau patron de la CAF, Ahmad Ahmad, aurait perçu de 30 000 à 100 000 dollars en échange de son vote pour le Qatar, ce que l'intéressé a formellement démenti. Le candidat malgache a lancé sa candidature le 13 janvier dernier et aurait fédéré le soutien des fédérations d'Afrique australe, les pays anglophones, certains pays francophones, ainsi que les mécontents des dernières années du règne de Hayatou. Ahmad Ahmad aurait même reçu depuis plusieurs mois l'appui du président de la FIFA, Gianni Infantino. Si le rival de Hayatou n'est pas très connu, il a tout de même occupé des postes importants dans son pays. Il a été notamment ministre des Sports et également de la Pêche, sénateur et aussi président de la Fédération malgache de football. Parmi les grandes lignes du programme du patron de la CAF, il préconise plus de places aux présidents de Fédération. Il compte procéder à la désignation des pays organisateurs de compétition lors des congrès. Il milite pour plus de protection juridique en faveur des joueurs et les clubs africains. Il veut aussi ouvrir le débat sur la périodicité de la CAN. Par ailleurs, le président sortant de la Fédération algérienne de football, Mohamed Raouraoua, n'a pas pu conserver son poste au comité exécutif de la CAF. Il n'a obtenu que 7 voix contre 41 pour le Marocain Fouzi Lekjaa. A noter enfin que Zanzibar a été admis en tant que 55e membre de la Confédération africaine de football.