La crainte d'une hausse de la production pétrolière de l'Arabie Saoudite pèse sur le marché. Alors que les prix remontaient la pente depuis fin 2016, dans le sillage de la conclusion des accords de l'OPEP et ses partenaires pour limiter la production et permettre au marché de retrouver l'équilibre, l'Arabie Saoudite, tête de proue de l'OPEP, s'était montrée plus sévère ces derniers jours, en demandant à la Russie de se tenir à ses engagements et aux producteurs américains indépendants de penser à l'équilibre du marché mondial. «M. Al Faleh (ministre saoudien de l'Energie, ndlr) a rappelé que l'Arabie Saoudite ne comptait pas limiter encore plus sa production pour compenser les baisses des autres producteurs, un commentaire qui visait principalement la Russie. Il a également prévenu les producteurs américains qu'une augmentation rapide des extractions de pétrole de schiste laisserait le marché en surabondance», ont noté les analystes d'Energy Aspects. Mais le ministre de l'Energie, Khaled Al Faleh, s'est montré plus conciliant. «Nous voulons signaler que nous sommes prêts à faire tout ce qu'il faudra pour ramener le secteur à une situation saine», a-t-il déclaré à l'agence Bloomberg. Ces propos encourageants du ministre saoudien de l'Energie sur l'accord de l'OPEP ont aidé à soutenir les cours, lesquels remontaient légèrement hier en cours d'échanges européens. «Les prix remontent, car le ministre saoudien de l'Energie a laissé entendre que l'OPEP pourrait étendre son accord si les réserves mondiales restaient au-dessus de leur moyenne sur les cinq dernières années», a expliqué Ipek Ozkardeskaya, analyste chez London Capital Group. Les pays membres de l'OPEP et des pays extérieurs à l'Organisation ont convenu fin 2016, pour la première fois depuis 2001, d'une diminution de leurs pompages à compter du 1er janvier, afin de réduire l'excédent d'offre qui a longtemps pesé sur les cours. L'accord prévoit pour l'OPEP une baisse globale de la production d'environ 1,20 million de barils par jour (bpj), à 32,50 millions de bpj. S'y ajoutent quelque 560 000 bpj de réduction acceptée par les pays hors OPEP. L'engagement de l'Organisation à réduire sa production pour accélérer le rééquilibrage du marché pétrolier a continué d'être bien respecté en février, a fait savoir mercredi dernier l'AIE, appelant en revanche à faire preuve de patience avant de pouvoir constater un rééquilibrage du marché.