Le partenariat stratégique entre le groupe italien ENI et la compagnie Sonatrach a été réaffirmé à Bir Rebaa-Nord, dans la wilaya de Ouargla, où a eu lieu exceptionnellement le conseil d'administration de l'ENI. Un fait inédit qu'a tenu à relever l'administrateur délégué du groupe italien, Claudio Discalzi, qui a fait le déplacement en Algérie en compagnie d'une vingtaine de membres du staff dirigeant d'ENI, pour tenir, pour la première fois hors de Rome, une réunion au sommet du groupe. Une initiative qui symbolise, selon M. Descalzi, l'importance de l'Algérie pour le groupe italien, dont «les investissements représentent 30% du total des partenariats étrangers conclus dans le secteur de l'énergie» dans notre pays, et ce, avec pas moins «de 11 milliards d'euros investis» via divers contrats scellés avec Sonatrach depuis 2010. Pour sa part, le PDG de Sonatrach, Amine Mazouzi, a estimé que la réunion du conseil d'administration d'ENI sur le site de Bir Rebaa-Nord (BRN) est un indicateur des relations exceptionnelles avec le groupe italien qui continue de renforcer des relations de plusieurs décennies avec Sonatrach, et qui démontre aussi la confiance qu'il accorde «à la stabilité de notre pays et à la sécurité des sites pétroliers en Algérie». Les deux dirigeants s'exprimaient en présence de l'ambassadeur d'Italie en Algérie, Pasqual Ferrara, lors d'une conférence de presse tenue en marge de la visite effectuée par une importante délégation algéro-italienne sur le site de BRN, dans la wilaya de Ouargla, qui va accueillir une centrale photovoltaïque d'une capacité de 10 MW. La centrale devrait être réalisée sur une superficie de 20 hectares afin d'alimenter les installations du champ de Bir Rebaa. L'infrastructure «générera 20 Gwh/an d'énergie électrique et libérera du gaz naturel pour une meilleure valorisation». Dotée de 32 000 panneaux solaires, la centrale permettra d'économiser et de mieux valoriser l'équivalent de 6 millions de mètres cubes de gaz annuellement. Le projet, dont le démarrage est prévu en décembre prochain, a reçu d'ores et déjà 34 offres de la part de compagnies étrangères intéressées par l'appel d'offres lancé par ENI et Sonatrach. Un nombre de soumissions record, selon le PDG de Sonatrach. Il n'a pas manqué de souligner que le groupe public d'hydrocarbures a pour projet de développer avec ses partenaires d'autres centrales de ce type sur les sites pétroliers et gaziers. La centrale photovoltaïque, proche du gisement de BRN, s'inscrit dans le cadre de plusieurs accords de coopération énergétique signés en novembre 2016 entre Sonatrach et ENI. Un protocole d'accord a été paraphé à Rome et qui inclut, en plus du pétrole et du gaz, l'exploration d'autres domaines d'activités en Algérie et à l'international : le développement des énergies renouvelables, le raffinage, la pétrochimie et la recherche et le développement. S'agissant des accords entre les deux groupes à l'international, Claudio Discalzi dessine un avenir prometteur, même s'il dit comprendre que dans l'immédiat l'Algérie privilégie des investissements sur son sol avant de s'investir dans des projets communs à l'étranger. «Si dans la conjoncture actuelle Sonatrach entend concentrer les investissements communs avec ENI en Algérie, ce qui est légitime, plusieurs projets communs entre ENI et Sonatrach sont prévus à l'international, dont trois sont bien avancés», dira le responsable d'ENI, sans préciser les pays tiers inclus dans les prochains contrats en maturation.