Le gouvernement algérien peine toujours à réduire la facture des importations malgré l'instauration, depuis le début de l'année 2016, de mesures de contrôle du commerce extérieur. Sur les deux premiers mois de l'année 2017, c'est tout l'inverse qui s'est produit. En effet, les achats du pays ont enregistré une légère hausse de 0,51%, passant à 7,75 milliards de dollars sur les deux premiers mois de 2017, contre 7,71 milliards de dollars sur la même période de 2016, selon un bilan des Douanes rendu public hier par l'APS. Les exportations globales, elles, ont généré 6,05 milliards de dollars entre janvier et fin février de l`année en cours, contre 3,99 milliards sur la même période de 2016, soit une hausse de 51,67% (+2,06 milliards de dollars). Sur les deux premiers mois de 2017, le déficit commercial du pays a atteint 1,69 milliard de dollars, contre un déficit de 3,72 milliards sur la même période de 2016, soit une baisse de l'ordre de 2,03 milliards de dollars correspondant à un recul de 55% du déficit entre les deux périodes de comparaison, d'après les chiffres des Douanes. Les exportations ont assuré la couverture des importations à hauteur de 78% contre 52%. Les exportations des hydrocarbures, qui rapportent à l'Algérie plus de 95% de ses recettes extérieures, ont généré 5,6 milliards de dollars contre 3,76 milliards à la même période de 2016, en hausse de 1,84 milliard de dollars (+48,87%). Quant aux exportations hors hydrocarbures (7,6% du montant global des exportations), elles ont augmenté à 460 millions de dollars, contre 234 millions (+96,6%). Confrontée à l'érosion de ses réserves de change et à la hausse de ses déficits, l'Algérie tente de limiter le boom des importations dont la facture a presque triplé en dix ans. Le gouvernement a introduit les licences d'importation pour certains produits dont la facture pèse lourdement sur la balance commerciale (véhicules, ciment et aliment de bétail). En 2016, un total de 225 licences d'importation de véhicules, de ciment et de ronds à béton ont été délivrées par les autorités concernées, selon le ministre algérien du Commerce par intérim. Celui-ci a affirmé, mercredi dernier, que tous les produits, exceptés ceux revêtant un caractère essentiel pour les citoyens, seront soumis à une licence d'importation dans un souci de réguler le marché. Mais l'instauration des licences d'importations, vivement critiquée par le premier partenaire commercial de l'Algérie, à savoir l'Union européenne, est loin d'avoir les effets escomptés sur la balance commerciale du pays, qui souffre d'un déficit chronique après des années d'excédent. En 2016, les achats du pays à l'extérieur se chiffraient à 46,72 milliards de dollars, contre 51,7 milliards en 2015, à peine une baisse de 9,62%, loin du seuil de réduction fixé par l'Exécutif (15%). Pour cette année, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a révélé à Annaba que le gouvernement comptait réduire à 30 milliards de dollars le volume des importations. Le pari gouvernemental semble intenable tant que la majorité des importations (alimentation, biens d'équipement, intrants nécessaires à la production) sont incompressibles, de l'avis même des spécialistes.