Le RCD continue à ressentir les ricochets politiques de sa décision de suspendre, le 19 octobre dernier, ses quatre élus à l'APC d'Amizour pour n'avoir pas répondu à ses injonctions demandant la levée des contraintes face à l'unité Alexo. Une affaire qui s'est imposée en toile de fond lorsque le 9 novembre dernier un groupe de militants et la direction du parti se sont échangés des propos désobligeants en marge de la rencontre des élus à Béjaïa dans une atmosphère tendue. Pour cet épisode et pour avoir « lâché » ses élus, on en veut énormément à la direction du parti. Entre des « historiques » du Rassemblement, des ex-membres du bureau régional, de la commission nationale de discipline et d'actuels membres de conseils communaux, du conseil national, des élus en fonction et autres militants, il y avait du beau monde hier pour le dire au siège du conseil communal du parti à Amizour. En tout, ce sont plus de 120 militants et élus représentant 27 communes (Fenaïa, Timezrit, Taourirt Ighil, Tichy, Béjaïa, Darguina, Akbou, Akfadou, Adekar, El Kseur, Toudja…), selon la feuille de présence, qui se sont réunis hier pour mettre sur pied un comité de 13 membres d'où sortira un groupe de sages chargé de porter auprès de la direction nationale un écrit devant faire la synthèse de la réunion d'hier et demandant de faire la lumière sur les derniers développements survenus au sein du parti dans la wilaya. Le document reste à établir aujourd'hui à El Kseur dans un rendez-vous précédant celui de jeudi prochain pour lequel l'on veut ratisser encore plus large. C'est la première fois dans les annales du RCD qu'une décision d'expulsion suscite autant de remous. « C'est la gestion interne de notre parti qui est remise en cause », a soutenu un élu RCD venu témoigner sa solidarité avec ses camarades suspendus pour s'être opposés au projet Alexo au motif de non-conformité avec le POS. « Un acte normal de gestion de l'APC », a souligné un vieux militant de la région d'Akfadou qui a proposé d'aller vers « un grand rassemblement de tous les militants du parti ». Certains se sont même interrogés : « Pourquoi demande-t-on aux élus de piétiner la loi ? », en émettant des doutes sur les « dessus du dossier ». Parmi les intervenants, quelqu'un a préféré croire que « le docteur Sadi peut avoir été mal informé » au moment où d'autres invitent à chasser ce doute et s'attendre à la confirmation de la décision de suspension des quatre élus par une exclusion. Le bras de fer, engagé autour de l'affaire Alexo, déborde ainsi sur la scène politique et le RCD ne s'est pas empêché de mettre sur le Net ses correspondances clarifiant son soutien à l'unité. Près de cinq heures de débats, hier, où les uns et les autres ont dit leur certitude d'avoir affaire à un « problème politique », que les plus avisés parmi eux ont conseillé de traiter dans le seul cadre de la structure, d'où l'absence de déclaration sanctionnant la réunion.