Le chargé du Programme national de lutte contre la tuberculose auprès du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, le Pr Sofiane Alihalassa, a révélé un recul de plus de 4,4% de l'incidence de la tuberculose en Algérie, passant de 23 379 cas en 2015 à 22 389 cas en 2016. Dans une déclaration à l'APS à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale de lutte contre la tuberculose, qui coïncide avec le 24 mars, le Pr Sofiane Alihalassa a précisé que les cas de tuberculose pulmonaire contagieuse en Algérie avaient diminué de 2,6%, passant de 8197 cas en 2015 à 7964 cas en 2016. Tandis que les cas de tuberculoses extra-pulmonaire (autres organes du corps) ont enregistré une baisse de 4,8%, passant de 15 174 cas en 2015 à 14 425 cas en 2016, citant à titre d'exemple une prévalence d'environ 59% pour les ganglions, 17% pleurale, 6% péritonéale, 4% ostéo-articulaire. A ce propos, le même responsable a exprimé son vœu de voir le ministère de la Santé parvenir dans le cadre de son programme à réduire au minimum l'incidence de la tuberculose contagieuse et éradiquer cette pathologie. Concernant le traitement de la tuberculose pulmonaire contagieuse, le professeur a soutenu que ce traitement est disponible dans la plupart des établissements publics de santé de proximité, où le patient bénéficie des médicaments à titre gratuit, confirmant à ce propos le suivi de chaque cas pour une période de 6 mois au sein de l'établissement de proximité, à l'exception des cas très graves ou des cas présentant des symptômes secondaires propres à la pathologie ou provoqués par les médicaments, dont l'hospitalisation avait été maintenue jusqu'à la guérison totale, a-t-il encore ajouté. S'agissant des cas de tuberculose extra pulmonaire, le chargé du programme de lutte contre cette maladie a affirmé que contrairement à la tuberculose pulmonaire, qui est diagnostiquée et suivie par des pneumologues, leur prise en charge se fait au niveau des services spécialisés en fonction de l'organe atteint, ce qui complique, selon le Pr Alihalassa, leur maîtrise en raison de l'anoxie affectant ces organes extra pulmonaires. Selon les explications fournies par le responsable, la tuberculose pulmonaire contagieuse se déclare à travers la toux et les crachats. Par contre, la tuberculose extra pulmonaire est asymptomatique et n'est mise en évidence qu'après un laps de temps et les examens précis qu'aura subis le patient. Abordant les facteurs de risques de la tuberculose qui affecte différents organes, à savoir extra pulmonaire, le Pr Alihalassa les impute à la consommation de lait de vache non pasteurisé, non bouilli et contenant le virus Pika qui se transmet du bétail à l'être humain, d'autant plus que les examens médicaux au sein des différents services hospitaliers ont prouvé que la pathologie est répandue beaucoup plus parmi les habitants des régions rurales et pastorales, ajoutant à ce propos que les vétérinaires ont confirmé une prévalence élevée des cas de tuberculose au niveau national au cours des dernières années en particulier. Par ailleurs et selon les données de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), plus de 10 millions de nouveaux cas de tuberculose ont été enregistrés dans le monde en 2015, soit 56% parmi les hommes et 34% parmi les femmes. En outre, 60% parmi ces nouveaux cas représentent six pays, dont quatre en Asie et deux en Afrique (Nigeria et Afrique du sud). Il convient de rappeler que l'OMS a enregistré une diminution de l'incidence de cette pathologie entre 2014 et 2015, de l'ordre de 1,5% et œuvre à parvenir à une diminution annuelle de 4% et 5% d'ici à 2020, et atteindre les premiers jalons de sa Stratégie pour éradiquer cette pathologie.