Les constructeurs illicites, bien que sévèrement réprimés par les opérations de démolition menées sans relâche depuis plus d'une année, sévissent encore dans les grandes agglomérations de la wilaya de Souk Ahras. A Sedrata, la deuxième ville après le chef-lieu, le phénomène est vécu comme une pathologie sournoise et transmissible. La moindre concession ou mesure de faveur au profit des récalcitrants est aussitôt traduite sur le terrain par l'apparition d'autres baraques. Djamel Zenati, élu de l'APW de Souk Ahras, a récemment fait part de la démolition de 76 logis de fortune situés dans ladite ville et qui entravaient considérablement l'extension du tissu urbain ainsi que les projets d'utilité publique. «Les autorités, par leur action, ont redonné espoir aux collectivités locales et récupéré une assiette foncière qui sera utilisée, nous en sommes sûrs, pour hisser la daïra de Sedrata au rang qui lui est dû», a-t-il déclaré. La cité Athmani, l'un des plus anciens bidonvilles de la wilaya de Souk Ahras, fait encore partie des points noirs de la cité. Malgré plusieurs opérations de relogement destinées à ses authentiques habitants, ce bidonville résiste encore aux tentatives d'éradication de ce fléau ravageur. Entre ceux qui le quittent, pour habiter les appartements attribués dans le cadre de la résorption de l'habitat précaire, et ceux qui en font une manne, une pléthore d'intermédiaires et de faux postulants au logement social, se recyclent et se déploient à l'approche de chaque échéance électorale. N'empêche que la cité en question offre, avec ses masures, ses tôles branlantes et l'enchevêtrement des sentiers boueux, un décor hideux et représente une plaie béante pour une ville qui a donné à la wilaya et à toute l'Algérie des cadres de renommée mondiale. Rouaïssia, un autre élu de l'APW dira à ce sujet : «Ce bidonville qu'on n'arrive pas à raser à cause des cas de retour de ses habitants doit faire l'objet de mesures exceptionnelles, notamment avec la propagation de plusieurs maux sociaux qui n'enchantent ni la cité ni la ville de Sedrata». Lors de la dernière session, le wali de Souk Ahras s'est étalé sur le phénomène et promis l'éradication graduelle de ce fléau qui bride l'essor économique de la wilaya, réduit les chances d'épanouissement social et sociétal de l'habitant de Souk Ahras et contribue davantage à la généralisation de la politique du fait accompli. Le premier responsable de l'exécutif ne manquera pas de signaler, au passage, l'existence de personnes malintentionnées, qui encouragent la prolifération de l'illicite et abusent de la loi 15/08 pour régulariser le détournement du foncier.